Cuba. Les autorités doivent cesser de harceler la famille d’un militant décédé

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AILRC-FR

22 février 2011

Amnesty International a exhorté les autorités cubaines à mettre un terme au harcèlement visant les proches d’un défenseur des droits humains mort l’an dernier alors qu’il observait une grève de la faim.


Reina Luisa Tamayo
est la mère de cet homme, Orlando Zapata Tamayo, qui est décédé dans une prison de La Havane en février 2010. Elle a indiqué à Amnesty International qu’elle avait été arrêtée par des agents de la Sûreté de l’État, qui avaient menacé de l’empêcher de commémorer à l’église le 23 février, aux côtés d’autres personnes, l’anniversaire de la mort de son fils.


« Il est scandaleux que les autorités cubaines n’aient pas encore ouvert d’enquête sur le décès d’Orlando [Zapata Tamayo] et empêchent sa famille de rendre hommage à sa mémoire »
, a déclaré Javier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnesty International.

Reina Luisa Tamayo, âgée de 72 ans, son époux et un autre militant, Daniel Mesa, ont été violemment interpellés vendredi 18 février par plus d’une douzaine d’agents des forces de sécurité locales alors qu’ils se promenaient à Banes, le village du nord-ouest de Cuba où ils résident. Reina Luisa Tamayo et son mari ont été relâchés au bout de 12 heures mais Daniel Mesa a été détenu deux jours de plus.

Selon Reina Luisa Tamayo, des agents ont menacé de l’empêcher de sortir de chez elle pour se rendre au cimetière où son fils est enterré, ce qui constitue une violation de ses droits humains.

« Les récentes libérations de militants cubains, qui d’ailleurs n’auraient jamais dû être incarcérés, ne seront significatives que si tous les militants, une fois libres, peuvent mener leurs activités légitimes en faveur des droits humains sans craindre de représailles, a ajouté Javier Zuñiga.

« Le harcèlement dont sont victimes les proches d’Orlando [Zapata] Tamayo et d’autres personnes démontre clairement que la situation n’a pas encore changé à Cuba et que les autorités doivent faire beaucoup plus pour veiller à ce que les droits humains deviennent une réalité pour tous. »

Arrêté en mars 2003, Orlando Zapata Tamayo a été condamné en mai 2004 à trois ans de prison pour « irrespect », « trouble à l’ordre public » et « rébellion ».

Il a par la suite comparu en justice à plusieurs reprises – notamment en mai 2009, pour la dernière fois – afin de répondre de « désobéissance » et d’« atteinte à la tranquillité d’un établissement pénitentiaire ». Au moment de sa mort, il purgeait une peine de 36 ans de réclusion.

Reina Luisa Tamayo a annoncé son intention de s’exiler aux États-Unis avec plusieurs membres de sa famille. Les autorités américaines leur ont déjà fourni tous les documents nécessaires.

Cependant, le gouvernement cubain ne leur a pas encore accordé les autorisations requises.

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