Jeudi 26 janvier, la Haute Cour du Royaume-Uni statuera pour déterminer si les plaintes déposées contre Shell par deux communautés du delta du Niger dont l’environnement et les moyens de subsistance ont été détruits par des déversements d’hydrocarbures peuvent être examinées au Royaume-Uni. Cette affaire pourrait établir un précédent afin d’amener d’autres multinationales basées au Royaume-Uni à rendre des comptes pour des atteintes aux droits humains commises à l’étranger.
« Cette décision aura de vastes implications pour les entreprises basées au Royaume-Uni qui bafouent les droits fondamentaux à l’étranger. Si la Haute Cour statue que les recours formés par les deux communautés ne peuvent être examinés au Royaume-Uni, cela donnera le feu vert aux multinationales britanniques pour tirer profit de violations des droits humains et de destructions environnementales dans le monde », a déclaré Audrey Gaughran, directrice du programme Thématiques mondiales à Amnesty International.
cela donnera le feu vert aux multinationales britanniques pour tirer profit de violations des droits humains et de destructions environnementales dans le monde
Deux actions en justice distinctes ont été intentées contre Shell au nom de plus de 42 000 membres des communautés Ogale et Bille dans l’État de Rivers, au Nigeria, qui vivent au milieu d’une pollution effroyable causée par les déversements de pétrole.
La filiale nigériane de Shell, SPDC, fait valoir que cette affaire ne relève pas de la compétence du Royaume-Uni et devrait être examinée au Nigeria. Amnesty International et d’autres organisations ont montré que les communautés rurales touchées par la pollution pétrolière sont bien souvent confrontées à des défis insurmontables lorsqu’elles tentent de traduire Shell devant les tribunaux nigérians.
Dans un rapport publié le 3 novembre 2015 sous le titre, Clean it up : Shell’s false claims about oil spills in the Niger Delta, Amnesty International a livré des informations sur la contamination de quatre sites de déversements d’hydrocarbures, mettant en évidence les affirmations mensongères de Shell, qui soutenait qu’ils avaient été nettoyés depuis des années.