« Purger les comptes de journalistes critiques constitue une menace pour la liberté de la presse et illustre de manière très troublante la direction que prend Twitter. Il incombe pourtant à l’entreprise de s’assurer qu’elle respecte tous les droits humains. a déclaré Alia Al Ghussain, chargée de campagne pour Amnesty Tech à Amnesty International
« Twitter est un espace important de connexion. Le droit à la liberté d’expression et la liberté de transmettre des informations ne devraient pas dépendre du degré d’appréciation d’Elon Musk. Sa dernière initiative illustre les dangers que représentent les entreprises de haute technologie qui n’ont pas de comptes à rendre et exercent un contrôle total sur les plateformes dont nous dépendons pour nous tenir informés et avoir accès à d’autres renseignements essentiels.
« Récemment, Twitter a dissout de manière abrupte son conseil de confiance et de sécurité, ce qui menace le bien-être de ses utilisatrices et utilisateurs. Depuis qu’Elon Musk a racheté l’entreprise, Twitter a également licencié toute l’équipe chargée des droits humains, ainsi que des milliers d’indépendants qui travaillaient à la modération des contenus pour la plateforme de réseaux sociaux. Twitter a également levé l’interdiction pesant sur de nombreux comptes qui avaient précédemment publié des contenus abusifs.
« Toutes ces actions risquent fort de se traduire par une augmentation des abus en ligne sur la plateforme. Amnesty International a souligné à plusieurs reprises que les abus et la haine sur Twitter touchent de manière disproportionnée les femmes, notamment celles issues de communautés marginalisées. »
Complément d’information
Twitter a suspendu les comptes de plus d’une dizaine de journalistes qui ont critiqué le propriétaire de la plateforme. Elon Musk assure que ces journalistes ont partagé des informations personnelles à son sujet.
Le 13 décembre, Twitter a soudainement dissout son conseil de confiance et de sécurité, envoyant un mail au groupe quelques heures avant que les cadres de l’entreprise ne se réunissent.
Amnesty International a démontré à plusieurs reprises que Twitter ne respecte pas les droits des femmes en ligne. La violence et les abus à l’égard des femmes ont prospéré sur la plateforme de réseaux sociaux, donnant rarement lieu à une quelconque obligation de rendre des comptes.