COMMUNIQUÉ DE PRESSE
30 mars 2011
Index AI : PRE01/169/2011
Des milliers de personnes, dont beaucoup ont quitté l’Afrique du Nord à la suite des troubles récents, sont bloquées sur l’île italienne de Lampedusa dans des conditions épouvantables, a déclaré mercredi 30 mars une délégation d’Amnesty International présente sur cette île.
La délégation d’Amnesty International a porté ce jugement sans équivoque alors que le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, venait de s’engager « à évacuer Lampedusa d’ici 48 à 60 heures ».
Il y a actuellement environ 6 000 ressortissants étrangers sur l’île ; la plupart viennent de Tunisie.
« Le gouvernement italien doit immédiatement réagir à la crise humanitaire résultant de son incapacité à organiser dans les meilleurs délais des transferts réguliers de Lampedusa vers des centres d’accueil en Italie continentale », a déclaré Anneliese Baldaccini, qui fait partie des délégués d’Amnesty International sur l’île.
Près de 22 000 personnes sont arrivées à Lampedusa ces dernières semaines ; un grand nombre ont été évacuées vers d’autres régions d’Italie.
À Lampedusa, Amnesty International a constaté que beaucoup ne bénéficient pas de l’assistance requise pour satisfaire leurs besoins humanitaires les plus fondamentaux (abris, soins médicaux, nattes, couvertures et accès à des installations sanitaires), des milliers de personnes continuant à dormir dehors.
Les opérations de filtrage individuel destinées à déterminer les besoins potentiels en matière de protection n’ont par ailleurs pas du tout tenu le choc.
« Les besoins de toutes les personnes arrivant en Italie doivent être évalués de manière adéquate, et ces gens doivent pouvoir accéder à des procédures d’asile équitables et efficaces, chose impossible en raison du chaos qui règne à Lampedusa », a ajouté Anneliese Baldaccini.
« Par ailleurs, les autorités italiennes ne doivent pas tenir pour acquis que les personnes arrivant à Lampedusa sont des migrants économiques. »
Les autorités italiennes ont annoncé qu’elles préparaient le transfert imminent vers d’autres zones d’Italie de tous les ressortissants étrangers se trouvant encore à Lampedusa.
Amnesty International les a exhortées à préciser où les personnes en question seront emmenées, ainsi que le statut juridique des centres qui doivent les accueillir.
« Les autorités italiennes doivent honorer leurs obligations en matière de droits humains. Cela suppose de répondre aux besoins les plus pressants de ces personnes et de suspendre tout projet visant à procéder à des expulsions collectives », a conclu Anneliese Baldaccini.
Voir aussi :
Q&A : North Africa migrants in Italy