EGYPTE - Amnesty International condamne fermement l’attentat commis au Caire contre des civils

DÉCLARATION PUBLIQUE

Amnesty International condamne l’attentat à la bombe qui a tué au moins trois personnes et en a blessé des dizaines d’autres, dans le quartier al Azhar situé au centre du Caire le 7 avril. Selon les autorités, une Française, un Américain et un Égyptien qui serait l’auteur de l’attentat, ont été tués.

L’explosion a visé la zone historique du quartier d’al Azhar, très populaire auprès des touristes et des Égyptiens qui ont coutume de venir y faire des emplettes. L’attentat n’a pas encore été revendiqué mais les autorités pensent qu’il pourrait s’agir d’un attentat suicide commis par un individu isolé.

De telles attaques délibérées de civils constituent des crimes contre l’humanité et ne se justifient en aucune circonstance. Amnesty International n’a cessé de condamner les attentats suicide et autres attaques contre des civils, perpétrées par des groupes armés ou des forces gouvernementales dans la région et partout ailleurs.

Les États ont le devoir de prendre des mesures pour protéger de telles attaques les personnes relevant de leur autorité et traduire en justice les responsables de tels actes. Toutefois, ces mesures doivent être pleinement conformes au droit international relatif aux droits humains. Les autorités concernées doivent notamment prendre des mesures concrètes pour s’assurer que les suspects ne sont pas soumis à la torture ni à d’autres formes de mauvais traitements et qu’ils ont droit à un procès équitable. Amnesty International s’inquiète également de l’éventualité d’une condamnation à la peine capitale pour toute personne qui serait inculpée pour cet attentat.

Dans ce contexte, Amnesty International appelle les autorités égyptiennes à ne pas procéder à une vague d’arrestations arbitraires et à la mise en détention de centaines, voire de milliers de personnes, comme cela s’était produit après l’attentat de Taba en Égypte en octobre 2004. La plupart des personnes interpellées auraient été placées en détention dans des lieux tenus secrets et torturées. Beaucoup sont toujours incarcérées, sans avoir jamais été inculpées ni jugées. Amnesty International renouvelle son appel aux autorités égyptiennes pour qu’elles remettent en liberté les personnes encore en détention ou les inculpent sans délai d’une infraction reconnue par la loi et les fassent comparaître rapidement devant un tribunal respectant les normes d’équité.

L’organisation appelle également les autorités à accorder aux détenus de pouvoir rencontrer leurs proches et leurs avocats et de bénéficier des soins médicaux dont ils pourraient avoir besoin. Elle leur demande enfin d’ouvrir immédiatement une enquête approfondie sur les allégations de torture et mauvais traitements, de rendre publiques les conclusions de cette enquête et de traduire en justice les auteurs présumés de ces actes.

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