Égypte. Il faut empêcher l’exécution d’un homme condamné pour meurtre

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI - 11 mars 2010

Amnesty International a lancé un appel urgent au président égyptien Hosni Moubarak afin qu’il empêche l’exécution d’un homme condamné pour un meurtre qu’il n’a, semble-t-il, pas commis et dont la co-accusée a été exécutée mercredi 10 mars.

L’organisation craint qu’Atef Rohyum Abd El Al Rohyum ne soit pendu très prochainement car il a été transféré de la prison d’Al Qeta, à Guizeh, à celle d’Istinaf, au Caire, où se déroulent les exécutions.

Jihan Mohammed Ali, une femme condamnée pour meurtre dans la même affaire, a été exécutée le 10 mars à la prison de Kanater, située au nord-est du Caire. Sa famille n’a pas été prévenue de son exécution.

« La vie d’un homme est en jeu, et il y a des raisons de penser qu’il a été condamné à tort, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Nous appelons le président Moubarak à exercer son droit de grâce afin d’épargner la vie de cet homme et d’empêcher ce qui pourrait constituer une erreur judiciaire inacceptable, et évitable. »

Atef Rohyum Abd El Al Rohyum et Jihan Mohammed Ali étaient accusés d’avoir tué l’époux de cette dernière en janvier 2004.

Ils ont tous les deux été condamnés à mort le 17 juillet 2005 par un tribunal du Caire. Les peines prononcées à leur encontre ont ensuite été confirmées en appel et sont devenues définitives le 2 février 2009.

Pourtant, pendant son incarcération à la prison de Kanater, Jihan Mohammed Ali a déclaré qu’elle avait agi seule et qu’Atef Rohyum Abd El Al Rohyum n’avait fait que l’aider à déplacer le corps. Ce dernier a demandé que l’affaire soit rejugée sur la base de ce nouvel élément, mais les autorités n’ont pas donné suite à sa requête.

Au début de la procédure, après son arrestation, Atef Rohyum Abd El Al Rohyum aurait été interrogé en dehors de la présence d’un avocat. Par ailleurs, il aurait été torturé et soumis à d’autres formes de mauvais traitements, mais les personnes qui ont affirmé avoir assisté à ces faits n’ont pas été appelées à témoigner lors du procès.

L’année dernière, le nombre de condamnations à mort prononcées par les juridictions égyptiennes a nettement augmenté : 269 personnes se sont vu infliger la peine capitale. Selon les déclarations officielles, plus de 20 exécutions ont eu lieu dans ce pays en 2008 et quelque 26 condamnations à mort ont été déclarées définitives par les tribunaux, s’ajoutant à celles déjà confirmées. Les autorités ne divulguent jamais le nombre de personnes en instance d’exécution.

Amnesty International est opposée en toutes circonstances à la peine capitale mais le cas d’Atef Rohyum Abd El Al Rohyum est particulièrement préoccupant car cet homme ne semble pas avoir été jugé équitablement.

Les condamnations à mort définitives sont soumises au président de la République, ou à son représentant désigné, pour ratification. Il peut décider ou non d’accorder la clémence en graciant le condamné ou en ordonnant que sa peine soit réduite. Si aucune grâce ni réduction de peine n’est consentie, la condamnation peut être appliquée au bout de 14 jours.

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