Communiqué de presse

Égypte. La justice pour les victimes doit passer par un procès équitable pour l’ancien président

Le procès de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak doit être équitable, transparent et faire toute la lumière sur les homicides illégaux de manifestants antigouvernementaux au cours des manifestations massives de cette année, a souligné Amnesty International mardi 2 août.

L’ancien président Moubarak, l’ancien ministre de l’Intérieur Habib Ibrahim El Adly et six autres anciens hauts responsables doivent être jugés mercredi 3 août au Caire.

Ils devront répondre d’accusations de meurtre avec préméditation et de tentative de meurtre liées aux tirs sur des manifestants par les forces de sécurité en janvier dernier, avant qu’Hosni Moubarak ne soit chassé du pouvoir. S’ils viennent à être déclarés coupables, ils pourraient encourir la peine de mort.

« Ce procès représente une occasion historique pour l’Égypte d’amener un ancien dirigeant et son entourage à rendre compte de leurs actes pour des crimes commis quand ils étaient au pouvoir, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Cependant, pour marquer une véritable rupture avec le passé d’impunité du pays, il doit être équitable et transparent – la justice n’en demande pas moins. Ce procès doit non seulement être équitable, mais il doit aussi être vu comme tel, en particulier par les familles des personnes qui sont mortes pendant les manifestations. »

Au moins 840 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés en janvier et février cette année, après que des policiers ont, semble-t-il, reçu l’ordre de tirer sur des manifestants antigouvernementaux qui réclamaient la fin du régime du président Moubarak.

Après la démission de ce dernier en février, les familles des victimes ont mené campagne sans relâche pour que l’ancien président et les responsables de ces homicides soient amenés à rendre des comptes.

Elles sont retournées par milliers en juillet sur la place Tahrir, centre des manifestations de janvier, pour demander que les autorités militaires et le gouvernement intérimaire accélèrent la procédure judiciaire.

Amnesty International s’est félicitée que le juge ait accepté que le procès soit retransmis en direct à la télévision, mais l’organisation a également exhorté le tribunal à s’assurer que les personnes qui tenteraient d’assister aux audiences ne soient pas maltraitées.

Afin de maintenir l’ordre au tribunal, le juge présidant celui-ci exige que des demandes soient déposées à l’avance par les personnes souhaitant assister au procès, y compris les avocats, les journalistes et les familles de victimes. Cette décision laisse craindre des violences si des proches de victimes sont refoulés par les forces de sécurité.

« Les autorités doivent veiller à ce que les forces de sécurité n’aient pas recours à une force excessive pour refuser l’accès aux audiences », a ajouté Malcolm Smart.

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