Plus d’un mois après son acquittement, il était largement temps qu’Ibrahim Halawa sorte enfin de la prison de Wadi al Natroun. Il est attendu chez lui en Irlande dans les prochains jours. Amnesty International fait campagne pour sa libération depuis son arrestation, il y a quatre ans, lors d’une manifestation au Caire. Pendant ses années de détention, des milliers de sympathisants d’Amnesty International dans plusieurs dizaines de pays ont signé des pétitions demandant aux autorités de le libérer.
« Après quatre années de détention injuste, Ibrahim Halawa est enfin libre. Il n’aurait jamais dû être incarcéré et il est absolument scandaleux qu’il ait dû passer ne serait-ce qu’une minute de sa jeunesse derrière des barreaux », a déclaré Najia Bounaim, directrice du travail de campagne pour l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Aujourd’hui est non seulement un jour de fête pour Ibrahim Halawa mais aussi une victoire pour tous ses amis, sa famille et les milliers de militants en Irlande et partout dans le monde qui se sont battus avec ténacité pour qu’il soit libéré et pour que cesse cette terrible épreuve. Son acquittement et sa libération montrent qu’en défendant les droits humains et en dénonçant sans relâche l’injustice il est possible de faire changer les choses.
« Les autorités égyptiennes doivent maintenant faire de toute urgence le nécessaire pour libérer tous les autres prisonniers d’opinion qu’elles détiennent. Personne ne devrait avoir à subir l’injustice vécue par cet homme. »
Ibrahim Halawa avait tout juste 17 ans quand il a été arrêté, avec plusieurs centaines d’autres personnes, pendant les manifestations des 16 et 17 août 2013 près de la mosquée al Fath, dans le centre-ville du Caire. Ces manifestations ont dégénéré en violences, auxquelles les forces de sécurité ont répliqué au moyen d’une force meurtrière excessive, faisant au moins 97 morts, mais d’après les recherches menées par Amnesty International rien ne prouve que le jeune homme ait participé à aucune de ces violences. L’organisation est convaincue qu’il a été emprisonné pour avoir exercé ses droits à la liberté d’expression et de réunion.
Ibrahim Halawa a finalement été acquitté le 18 septembre 2017, mais 442 de ses coaccusés ont été condamnés à l’issue d’un procès collectif profondément inique. Amnesty International demande que tous ceux qui ont été condamnés pour avoir exercé pacifiquement leurs droits soient immédiatement libérés.