Émirats arabes unis : des militants pris pour cible alors que la répression s’étend

28 avril 2011

L’arrestation de six militants de la société civile et la prise de contrôle d’une organisation de défense des libertés publiques par le gouvernement participent d’une répression inquiétante des dissidents dans les Émirats arabes unis, a déclaré Amnesty International jeudi 28 avril.

Selon des médias locaux, cinq de ces militants figurent parmi la centaine de personnes qui a récemment signé une pétition réclamant des réformes démocratiques dans le pays.

Par ailleurs, l’avocat de trois des personnes arrêtées a déclaré avoir reçu des menaces anonymes sur Facebook et par SMS.

Les autorités ont dissous le bureau de l’Association des juristes des Émirats arabes unis, une organisation de premier plan qui défend les droits civils, après que celle-ci s’est jointe à trois autres organisations de la société civile pour réclamer davantage de démocratie. Un nouveau bureau a été nommé par l’État pour une période de six mois.

« Les récentes arrestations et la prise de contrôle de l’Association des juristes par le gouvernement vont clairement à l’encontre des normes internationales relatives à la liberté d’expression, de réunion et d’association, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.


« Elles rappellent que les Émirats arabes unis ont encore un long chemin à parcourir en ce qui concerne le respect des droits humains.

« Les autorités émiriennes doivent immédiatement libérer les militants en question s’ils sont détenus pour avoir exprimé pacifiquement leurs convictions. »

Les cinq militants actuellement détenus sont Ahmad Mansoor, blogueur participant au forum politique en ligne Hewar, arrêté à Abou Dhabi le 8 avril, Nasser bin Ghaith, économiste, enseignant à l’université et partisan d’une réforme politique, arrêté le 10 avril à Doubaï, Fahad Salim Dalk, Ahmed Abdul Khaleq et Hassan Ali al Khamis.

Fahad Salem al Shehhi, qui dirige l’Association Al Shohooh pour la culture et le patrimoine, l’une des quatre organisations qui ont signé l’appel en faveur de la démocratie, a été arrêté le 10 avril dans l’émirat d’Ajman, mais il aurait été libéré sept jours plus tard. Cet homme a lui aussi des liens avec le forum Hewar, interdit par les autorités émiriennes.

« Il y a deux ans, le gouvernement des Émirats arabes unis s’est engagé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à améliorer le dialogue avec les organisations de la société civile, a ajouté Malcolm Smart.


« Pourtant, les mesures qu’il a prises récemment laissent à penser qu’il est peut-être en train de revenir sur sa parole.

« Cette évolution inquiétante doit être immédiatement stoppée et les droits à la liberté d’expression et d’association doivent être protégés dans ce pays. »

Pour en savoir plus

Les exigences de changement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (page spéciale)

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