Cette coalition se compose de cinq organisations de défense des droits humains et de l’environnement : Acción Ecológica, Amazon Watch, Amnesty International, la Commission œcuménique pour les droits humains et l’Alliance Pachamama. Elles conseillent au président de l’Équateur de signer l’accord Escazú, un traité régional qui renforce les droits de l’environnement et met en œuvre une politique nationale de protection et un protocole d’enquête sur les crimes commis contre les défenseurs des droits humains.
« En ce jour où le monde entier commémore les droits des peuples autochtones et leurs grandes contributions à la nature et à la société, nous, organisations sœurs, joignons nos forces pour réaliser un rêve : que chaque personne en Équateur qui décide de consacrer sa vie à protéger l’environnement puisse le faire sans être la cible d’attaques ni de menaces », ont écrit dans une déclaration conjointe Cecilia Chérrez, Leila Salazar-López, Erika Guevara Rosas, Belén Páez et Elsie Monge, représentantes des organisations de la coalition.
Depuis l’entrée en fonctions du gouvernement de Lenin Moreno, malgré certaines avancées au niveau du dialogue avec la société civile et les organisations indigènes, les autochtones qui défendent les droits liés à la terre, au territoire et à l’environnement – et, en Équateur, les droits de la nature, reconnus dans la Constitution de 2008 – sont la cible d’attaques, victimes des conséquences potentielles des projets d’extraction minière sur les territoires de leurs communautés.
Ces attaques demeurent souvent impunies, exposant les défenseurs des droits à des dangers qui font qu’il leur est encore plus difficile de protéger les droits des populations et de la nature.
Parmi les victimes citons Patricia Gualinga, Nema Grefa, Salomé Aranda et Yaku Pérez, leaders autochtones en butte à des actes de stigmatisation, des menaces de mort, des agressions physiques voire des tentatives d’assassinat, parce qu’elles défendent l’Amazone ou les droits de leurs communautés à l’eau et à un environnement sain et leur droit d’être consultées au sujet des projets d’extraction sur leurs territoires.
Ces faits ont été signalés aux autorités, mais les services chargés de protéger les défenseurs des droits et d’enquêter sur ces crimes n’ont toujours pas identifié les responsables directs ni les instigateurs de ces actes, et n’ont pas pris les mesures adéquates pour garantir que Patricia, Nema, Salomé ou Yaku puissent poursuivre leur travail en toute sécurité, sans craindre d’agressions ni de menaces. Leur travail est d’une importance cruciale pour la société et ces attaques, pour lesquelles personne n’a encore eu à rendre de comptes, ont de graves conséquences pour elles, leurs communautés et d’autres défenseurs des droits dans le pays, entretenant la peur, l’intimidation et l’autocensure.
Les services chargés de protéger les défenseurs des droits et d’enquêter sur ces crimes n’ont toujours pas identifié les responsables directs ni les instigateurs de ces actes, et n’ont pas pris les mesures adéquates pour garantir que Patricia, Nema, Salomé ou Yaku puissent poursuivre leur travail en toute sécurité.
Le président Lenin Moreno s’est publiquement engagé en plusieurs occasions à protéger les droits des peuples autochtones et à suspendre les nouveaux projets de concessions minières qui n’emportent pas l’adhésion libre, préalable et éclairée des communautés touchées. Son gouvernement doit cependant prendre des mesures concrètes afin de concrétiser ces promesses.