Equateur — Victoire pour le peuple Kichwa ! Merci à tous !

Ce 1er octobre 2014 est une journée historique pour le peuple Kichwa de Sarayaku !

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Après 10 années de lutte, l’Etat Equatorien s’excuse officiellement pour les abus aux droits humains commis sur leur territoire. Quatre ministres plus le Procureur Général de l’Etat font aujourd’hui 1er octobre le déplacement pour s’excuser officiellement des abus perpétrés pendant l’opération pétrolière du Bloc 23, réalisé par l’entreprise CGC en 2002 et 2003. A l’époque, l’entreprise, qui avait obtenu une concession de l’Etat sans qu’ait été ni consultée ni informée la Communauté, était rentré avec des hélicoptères sur le territoire de la Communauté, accompagnée de soldats et de gardes de la sécurité privée. Elle avait réalisé des explosions, coupé de nombreux arbres, creusé plus de 400 puits, enterré plus de 1,4 tonnes d’explosifs.

« Pour nous la journée est historique » a déclaré le président de Sarayaku Felix Santi « car c’est la 1ère fois que l’Etat va présenter ses excuses à un peuple indigène pour avoir mis en danger sa vie et son intégrité ».

Pour Amnesty International, qui accompagne depuis des années la lutte de ce peuple dans sa quête de justice, la journée est également une journée historique, dont il faut se réjouir. Plus de 1000 visiteurs étaient attendus aujourd’hui à Sarayaku.

Ces excuses étaient inscrites dans la sentence de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme du 27 juillet 2012. Le président Santi a également rappelé que d’autres éléments de cette sentence doivent encore être mis en œuvre, notamment le retrait des explosifs et surtout l’approbation d’une loi de consultation qui garantisse qu’avant d’entreprendre des activités pétrolières sur le territoire de Sarayaku ou de tout autre peuple indigène, une consultation libre, préalable et informée devra être organisée, et le peuple indigène aura dû donner son consentement.

Complément d’information

Les Kichwas sont un peuple indigène du territoire de Sarayaku qui compte environ 1 200 membres. Leurs terres ancestrales se trouvent dans un secteur reculé de la région de l’Amazonie, dans l’est de l’Équateur.

Au début des années 2000, une compagnie pétrolière a occupé une partie des terres traditionnelles de la communauté indigène de Sarayaku, en Amazonie équatorienne. L’État l’avait autorisée à rechercher du pétrole, sans que la communauté n’ait été consultée au préalable.
Pendant plusieurs mois, le personnel de la compagnie pétrolière, escorté de soldats et d’agents de sécurité privés, a procédé à des explosions, coupé des arbres, creusé plus de 400 puits, enfoui plus de 1 400 kilos d’explosifs à haute puissance et pollué l’environnement avec le bruit des hélicoptères transportant les employés et les explosifs, entre autres activités. La population de Sarayaku a alors porté plainte au niveau national et international, et a finalement obtenu que la compagnie renonce au projet. Cependant, les autorités ne se sont pas excusées, n’ont pas accordé de réparations pour l’impact généré par le projet d’exploration sur la vie de la communauté et ne se sont pas engagées à éviter toute répétition de ces atteintes aux droits humains.
Après avoir épuisé tous leurs recours au niveau national concernant des réparations et des garanties de non-répétition, les habitants de Sarayaku ont décidé de porter l’affaire devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme. En juillet 2012, les juges ont statué en faveur de la communauté de Sarayaku.
Les Kichwas de Sarayaku et Amnesty International ont coproduit un documentaire, Les descendants du jaguar, qui traite du combat mené par cette communauté pour défendre ses droits. Ce film a reçu plusieurs distinctions, dont le prix du « Meilleur documentaire » lors du festival All Roads Film organisé par National Geographic, qui s’est tenu en septembre 2012 à Washington, aux États-Unis.
Les Kichwas de Sarayaku et Amnesty International ont organisé une projection du film, en partenariat avec d’autres ONG équatoriennes et internationales, en commémoration du 1er anniversaire de l’arrêt de la CIDH, le 25 juillet à 17 heures, à l’hôtel Quito, dans la capitale équatorienne Quito.

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