« C’est une décision honteuse, qui entourera les agissements du gouvernement actuel d’un secret encore plus épais, sans obligation de rendre des comptes aux victimes, a déclaré Daphne Eviatar, directrice de la campagne Pas de sécurité sans droits humains à Amnesty International États-Unis.
« Le public a le droit de savoir combien de civil·e·s perdent la vie du fait des actions des États-Unis. Cette décision est déraisonnable et bafoue les droits les plus fondamentaux.
« Il est incompréhensible que ce travail vital soit laissé aux seules organisations de défense des droits humains telles que la nôtre. »
Complément d’information
En 2016, sous le gouvernement Obama, lorsque des normes régissant la collecte des données relatives aux frappes aériennes ont été annoncées, Amnesty International États-Unis s’est exprimée, demandant davantage de transparence et une obligation accrue de rendre des comptes.
Le 6 juin 2018, Amnesty International a diffusé un rapport sur les frappes aériennes à Raqqa, en Syrie, faisant état de failles béantes dans les assurances données par la coalition dirigée par les États-Unis selon lesquelles les forces déployées avaient fait le nécessaire pour réduire au maximum les souffrances civiles. L’organisation a fourni des indices sérieux démontrant que de nombreuses attaques de la coalition ayant tué et blessé des civils, et détruit des habitations et des infrastructures, étaient contraires au droit international humanitaire.