Le jeudi 20 Mars à 12h45, Amnesty International créera une plage sur les “rives” du Conseil européen à Bruxelles.
Des militants (habillés en noir ou déguisés en touristes) se rassembleront sur 4 tonnes de sable, devant un décor représentant la mer (une construction de 2 mètres sur 7). Ils demanderont aux dirigeants de l’Union européenne (UE) de protéger davantage les droits et la vie des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile qui arrivent aux frontières de l’Europe.
À travers l’Europe, les autres sections d’Amnesty International organiseront des manifestations similaires devant leur gouvernement respectif. Elles exhorteront les dirigeants à agir immédiatement, à considérer les êtres humains avant de considérer les frontières et ainsi, à sauver des vies.
Ces manifestations auront lieu alors que les dirigeants européens s’apprêtent à définir la stratégie concernant l’asile et la migration pour les cinq années à venir. Cette stratégie, appelée « programme post-Stockholm », sera définie lors du Sommet européen de juin. Les manifestations surviennent également alors que les dirigeants de l’UE préparent l’agenda du Sommet entre l’UE et l’Afrique. Cet agenda inclura des discussions sur la migration, en particulier sur le transfert du contrôle de la migration vers les pays africains.
Ce 20 mars, en vue des élections européennes à venir, Amnesty International exhortera les membres du Parlement européen à s’engager pour placer les droits humains au cœur des politiques et des pratiques européennes sur la migration et l’asile.
L’organisation invite le public à participer à sa Campagne « SOS Europe » pour demander aux dirigeants de protéger les droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile, afin de sauver des vies aux frontières de l’Europe. Cette participation pourra se faire par le biais de cartes postales électroniques adressées aux gouvernements de l’UE entre les mois de mars et juin. La première de ces cartes (« Un grand bonjour de la frontière ») sera dévoilée lors de l’événement du 20 mars.
Cinq mois après les naufrages de Lampedusa, qui ont coûté la vie à plus de 500 personnes, de nombreux États membres de l’UE ne font pas encore assez pour protéger et sauver des vies aux frontières de l’Europe. Alors que la guerre en Syrie se poursuit, l’UE n’a pas non plus réussi à fournir un accueil sûr aux réfugiés syriens qui ont presque tout perdu. En réalité, les politiques et les pratiques européennes se concentrent sur la prévention des arrivées de migrants au lieu de protéger leur vie.
Au cours de la dernière décennie, une certaine tendance a poussé les États à exclure du sol européen les personnes qui recherchaient la sécurité et l’asile. Les États membres ont eu recours à des politiques et à des pratiques incluant : des arrestations violentes, des renvois en mer, un contrôle des migrations déplorable en matière de droits humains (contrôle transféré à des États non-membres de l’UE), des structures d’accueil de mauvaise qualité et une tendance à la détention largement répandue.
De telles mesures existent en violation des obligations des États membres de respecter les droits humains.
Cette augmentation des mesures visant à contrôler les frontières n’a que très peu dissuadé les personnes fuyant la pauvreté, le conflit ou les violations des droits humains. Au contraire, cela n’a fait qu’augmenter le nombre de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile qui prennent beaucoup de risques pour atteindre l’Europe, parfois au détriment de leur vie.
L’UE et ses États membres doivent agir pour empêcher d’autres morts. Au lieu de concentrer leurs ressources sur la fermeture des frontières, les opérations de recherche et de sauvetage doivent être augmentées, des routes légales et sécurisées doivent être créées pour les réfugiés arrivant en Europe et la coopération dans le contrôle de la migration avec les pays bafouant les droits humains doit cesser. Les institutions européennes doivent d’assurer que les États membres remplissent leurs engagements et leurs obligations en matière de droits humains, en vertu du droit de l’UE. Les États membres se livrant à de sérieuses violations de ces droits doivent en être tenus pour responsables.
Alors que l’été approche et que certaines personnes sont occupées à réserver leurs vacances à la mer, la plage qu’Amnesty International créera le 20 mars sera un rappel brutal de la dangereuse réalité que vivent de nombreux migrants aux rives de l’Europe. Il est urgent d’agir pour protéger les êtres humains avant les frontières.
Pour plus d’informations, veuillez contacter Valérie Michaux, responsable de la communication au sein d’Amnesty International Belgique francophone au 02.543.79.86.