« Si nous nous réjouissons d’apprendre que ces travailleurs humanitaires dévoués retrouveront leurs familles ce soir après plus de 100 jours passés derrière les barreaux, nous restons scandalisés par les charges absurdes retenues contre eux et les lourdes peines de prison qu’ils encourent, Kondylia Gougou, qui mène des recherches sur la Grèce à Amnesty International.
« Ce cas est simplement le dernier exemple de la manière dont les autorités utilisent les lois de lutte contre le trafic d’êtres humains pour cibler des militants et criminaliser les actes de secours. Enfermer des humanitaires bénévoles dévoués qui ont aidé des personnes dans le besoin défie l’entendement. Ceux qui agissent ainsi avec une telle générosité devraient être encensés et non emprisonnés. Ces charges sans fondement doivent être abandonnées. »
Complément d’information
Quatre travailleurs humanitaires ont été libérés sous caution le 4 décembre 2018.
Sean Binder et Sara Mardini ont été libérés contre une caution de 5 000 euros. Les autorités grecques les accusent de plusieurs infractions, notamment d’appartenance à une organisation criminelle, d’espionnage et d’avoir favorisé le trafic d’êtres humains. Selon l’équipe juridique qui assure la défense des deux humanitaires, les autorités grecques n’ont pas présenté d’éléments concrets venant étayer ces graves accusations, qui pourraient leur valoir jusqu’à 25 ans d’emprisonnement.
Deux autres membres d’ONG inculpés des mêmes chefs ont également été libérés sous caution le 4 décembre, après trois mois de détention provisoire.