« Durant l’enquête sur l’assassinat de Berta Cáceres, la famille de la défenseure des droits humains, ainsi que Gustavo Castro, ont dit et redit que le ministère public n’a pas permis un accès effectif et exhaustif au dossier et aux éléments de preuve qu’il renferme, ni respecté son obligation d’identifier les auteurs intellectuels présumés de cet assassinat, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
« Or, le tribunal pénal n’a jusqu’à présent pris aucune mesure pour que le ministère public respecte son obligation de permettre aux avocats d’avoir accès aux informations qu’ils demandent. Face à cette situation, les avocats ont demandé la récusation des membres du tribunal au motif qu’ils n’étaient pas impartiaux.
« La décision qu’a prise le tribunal d’imposer aux victimes, en tant que représentant de ces dernières, le ministère public, ne respecte pas les garanties pour une procédure régulière, et porte atteinte par conséquent à leur droit d’obtenir la vérité, justice et réparation. La représentation des victimes ne peut pas être confiée à une institution qu’elles ont dénoncée à maintes reprises, estimant qu’elle avait bafoué leurs droits.
« Les autorités honduriennes ont l’obligation d’enquêter de façon exhaustive et indépendante sur l’assassinat de Berta Cáceres et de déférer à la justice, dans le cadre d’un procès conforme aux garanties d’équité des procès, tous les auteurs intellectuels et matériels présumés de ce crime. »