Honduras. Une enquête doit être immédiatement menée sur des tirs de l’armée, et les témoins doivent être protégés

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI-
28 novembre 2009

Amnesty International a déclaré samedi 28 novembre qu’elle était extrêmement préoccupée par la sécurité des victimes et des témoins de tirs qui ont eu lieu à un barrage militaire à Tegucigalpa dans la nuit du 27 au 28 novembre. L’organisation a demandé au procureur spécial chargé des droits humains d’enquêter immédiatement sur ces événements.

Selon des témoins interrogés par Amnesty International, dans la nuit de vendredi à samedi quatre hommes rentraient chez eux lorsqu’ils ont vu un barrage militaire qui ne se trouvait pas à l’endroit habituel, près de la base militaire d’Estado Mayor. N’ayant pas reçu l’ordre de s’arrêter ni de ralentir, ils ont continué leur chemin normalement.

C’est alors que leur véhicule a essuyé plusieurs tirs. Les hommes ont continué et alors qu’ils s’engageaient sur une autre route, une balle a atteint à la tête le conducteur Angel Salgado, âgé de 32 ans.

Il a perdu le contrôle du véhicule, qui a percuté un taxi et blessé plusieurs passants dont une femme âgée de 45 ans, qui a aussi été touchée par un tir. Cette femme est actuellement dans un état grave à l’hôpital.

Au moment d’écrire ces mots, Angel Salgado était à l’hôpital dans un état critique.

Des témoins ont indiqué que des militaires avaient commencé à nettoyer les lieux juste après l’accident.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par cette affaire compte tenu des antécédents du Honduras en matière d’impunité pour les violations des droits humains commises par la police et l’armée », a déclaré Javier Zuñiga, responsable de la délégation d’Amnesty International au Honduras.

Les délégués d’Amnesty International se sont rendus à l’hôpital où les deux blessés ont été admis ; ils ont entendu dire que les proches d’Angel Salgado avaient eu des difficultés à pouvoir se rendre à son chevet.

Les délégués de l’organisation ont également vu deux hommes en tenue militaire passer et se rendre immédiatement à l’endroit où se trouvait Angel Salgado. Ces hommes ont affirmé vouloir s’enquérir de son état.

« Tant que les autorités ne seront pas intervenues pour qu’une enquête soit menée et que les personnes soupçonnées d’être responsables de violations des droits humains soient déférées à la justice, ces événements apparaîtront comme un nouvel exemple choquant de la manière dont la vie de Honduriens peut être ravagée en un instant par la police ou l’armée, qui savent qu’elles peuvent agir sans avoir de comptes à rendre à personne », a conclu Javier Zuñiga.

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