Il faut que le Koweït enquête sur le raid policier contre une réunion de députés


Déclaration publique

Index AI : MDE 17/007/2010-ÉFAI

10 décembre 2010

Amnesty International a appelé le gouvernement koweïtien à diligenter sans délai une enquête indépendante sur les actes de violence perpétrés par des policiers mercredi 8 décembre dans la soirée, lorsque la police a fait irruption dans une réunion de membres du Parlement, blessant plusieurs députés ainsi que d’autres personnes.

Au moins quatre députés auraient eu besoin de soins hospitaliers, après que la police eut décidé de disperser de force les personnes assistant à une diwaniye, réunion se déroulant au domicile d’un particulier, devant lequel plusieurs personnes s’étaient rassemblées.

La diwaniye du mercredi 8 décembre se tenait chez le député Jamaan Al Harbash. Il semble qu’elle se déroulait de façon pacifique jusqu’à ce que la police décide de l’interrompre par la force, après que certaines personnes se trouvant à l’intérieur eurent ouvertement critiqué le gouvernement. Ayant reçu comme instruction de clore la réunion, Jamaan Al Harbash aurait accepté et demandé quelques minutes pour y mettre fin lorsque de nombreux policiers en tenue antiémeute et armés de matraques ont fait violemment irruption sur les lieux.

Walid al Tabatabai, député et membre de longue date du Comité des droits humains du Parlement koweïtien, a été transporté à l’hôpital avec un bras cassé ; sur des images publiées dans le journal en ligne koweïtien Alaan, on peut voir Obeid el Wasmi, professeur de droit à l’université, roué de coups par des policiers. Selon certaines informations, plus de 10 autres personnes auraient été blessées, victimes semble-t-il de la brutalité policière.

Amnesty International appelle les autorités koweïtiennes à diligenter immédiatement une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur cette intervention de la police, d’en publier les résultats dès qu’ils seront disponibles et de faire en sorte que tout policier ayant eu recours à une force excessive soit tenu de répondre de ses actes.

L’organisation invite également l’émir du Koweït, Cheikh Sabah al Ahmed al Jaber al Sabah, à revenir sur sa décision d’interrompre de telles réunions publiques. En tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Koweït est tenu de respecter le droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association, comme prévu à l’article 19 du Pacte.

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