En réaction aux mesures prises par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) en vue de bloquer le partage d’images sur les sites de réseaux sociaux, Jean-Mobert Senga, chercheur sur la RDC à Amnesty International, a déclaré :
« L’ordre donné aux opérateurs du web de prendre des " mesures techniques " afin de limiter l’utilisation des réseaux sociaux est une attaque flagrante contre le droit de chacun de partager et recevoir des informations.
« Plus inquiétant encore, il intervient dans un contexte de crise politique qui s’aggrave et de risque élevé de violations des droits humains – contexte où les réseaux sociaux sont d’autant plus importants comme outils de documentation.
« Cette mesure s’inscrit dans une série d’attaques contre la liberté d’expression en RDC, notamment la fermeture de plusieurs médias et le harcèlement infligé à des journalistes congolais et étrangers.
« Les autorités doivent annuler immédiatement cette mesure inacceptable et permettre aux citoyens d’accéder librement à Internet et aux sites de réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram et Whatsapp. »
Complément d’information
Le 7 août, le président de l’Autorité de régulation des télécommunications en RDC a adressé une lettre aux opérateurs de télécommunications qui fournissent des services Internet dans le pays.
Le message était le suivant : « Afin d’empêcher le partage abusif d’images sur les réseaux sociaux entre les clients de notre réseau, je vous demande de prendre les mesures techniques nécessaires pour réduire la capacité de transfert d’images au strict minimum. »
Cette mesure a été prise à la veille d’une grève générale de deux jours dans le pays à laquelle a appelé le principal parti d’opposition, qui exige la publication du calendrier électoral.