Inde : Assassinat d’un journaliste

L’assassinat de la journaliste Gauri Lankesh par des hommes armés devant sa résidence à Bangalore le 5 septembre au soir renforce encore les inquiétudes relatives à l’état de la liberté d’expression dans le pays, a déclaré Amnesty International Inde le 6 septembre.

« Gauri Lankesh n’a jamais eu peur de dire la vérité aux puissants. Son assassinat doit faire l’objet d’une enquête approfondie et les auteurs présumés doivent être traduits en justice, a déclaré Asmita Basu, directrice de programme à Amnesty International Inde. La police doit enquêter afin de déterminer si elle a été tuée en raison de son travail de journaliste. »

Gauri Lankesh, 55 ans, était la rédactrice de Gauri Lankesh Patrike, hebdomadaire publié en langue kannada. Elle était considérée comme une journaliste et une militante indépendante, au franc-parler, qui critiquait de manière virulente les mouvements hindous extrémistes dans l’État du Karnataka.

S’adressant à des journalistes, le commissaire de police de la ville de Bangalore a déclaré que des hommes non identifiés ont abattu Gauri Lankesh à bout portant. Elle a reçu trois balles au cou et à la poitrine.

« Les journalistes et les militants critiques envers le pouvoir sont de plus en plus la cible de menaces et d’attaques en Inde ces dernières années. Les gouvernements des États indiens doivent agir pour protéger les voix dissidentes qui sont éliminées, a déclaré Asmita Basu.

« Les investigations sur ces homicides s’avèrent inefficaces depuis trop longtemps. »

Le 30 août 2015, M.M. Kalburgi, universitaire de renom qui dénonçait la pratique de l’idolâtrie et critiquait les groupes extrémistes hindous, a été abattu devant son domicile à Dharwad, au Karnataka, par des assaillants non identifiés. Plus de deux ans se sont écoulés depuis cette date et l’enquête n’a guère progressé. Pour l’instant, aucune poursuite n’a été engagée.

En janvier 2017, la haute cour de Bombay a critiqué le Bureau central d’enquêtes (CBI) pour sa lenteur dans les investigations sur les assassinats de Narendra Dabholkar et Govind Pansare, militants tués en 2013 et 2015 respectivement.

Le Comité pour la protection des journalistes a indiqué qu’aucune inculpation n’a été prononcée dans les 27 affaires de journalistes tués en Inde en raison de leur travail depuis 1992. En 2016, le Comité a demandé au gouvernement central de réunir des journalistes, des universitaires et des experts autour de la liberté d’expression, en vue de présenter des projets de loi sur un mécanisme permettant de garantir la sécurité et la protection des journalistes au niveau national.

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