En réaction aux informations publiées par l’Associated Press, selon lesquelles entre 9 000 et 11 000 civils ont péri lors de la bataille de Mossoul, Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International, a déclaré :
« Nous sommes horrifiés, mais pas surpris, par ces nouveaux chiffres. Ils correspondent à nos précédentes conclusions, à savoir que des milliers de civils ont été tués durant la bataille de Mossoul – et que ces morts ont été causées par le groupe se désignant sous le nom d’État islamique (EI), mais aussi par les forces irakiennes et de la coalition. Les estimations de l’Associated Press sont plus de 10 fois supérieures aux chiffres indiqués par les forces de la coalition, qui ont revendiqué la responsabilité de 326 morts seulement.
« L’incapacité des forces irakiennes et de la coalition à reconnaître et enquêter sur les pertes civiles à Mossoul est une abdication de leur responsabilité. Nous réclamons la transparence et un compte-rendu public et honnête du réel tribut que les civils ont payé à cette guerre, ainsi qu’une enquête immédiate menée par les forces irakiennes et de la coalition que dirigent les États-Unis sur les violations et les attaques illégales recensées par Amnesty International et d’autres organisations indépendantes durant la bataille de Mossoul.
« La plupart de ces décès récemment signalés sont directement dus au fait que des civils ont été tués ou écrasés par l’effondrement de bâtiments lors d’attaques disproportionnées ou menées sans discrimination par la coalition et les forces gouvernementales irakiennes. Les forces de la coalition dirigée par les États-Unis et les forces irakiennes n’ont pas pris en compte la réalité sur le terrain. Si ces forces avaient pleinement respecté leur obligation de prendre toutes les précautions nécessaires pour réduire au maximum les préjudices causés aux civils, les destructions de grande ampleur et les pertes en vies civiles auraient pu en partie être évitées. »
Complément d’information
En juillet 2017, Amnesty International a publié un rapport intitulé La bataille pour l’ouest de Mossoul : une catastrophe pour les civils, qui couvrait les violations commises par toutes les parties au conflit dans l’ouest de Mossoul.
Dans ce rapport, Amnesty International demandait aux membres de la coalition dirigée par les États-Unis et au gouvernement irakien de reconnaître publiquement l’ampleur et la gravité du nombre de civils ayant perdu la vie pendant la bataille de Mossoul, de souligner la nécessité d’accorder des réparations aux victimes et aux familles des victimes de violations, et de cesser immédiatement d’utiliser des armes explosives dans des zones civiles à forte densité de population.