Iran. Il faut libérer les randonneurs américains et mettre fin à leur procès entaché d’irrégularités

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

10 mai 2011

Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à libérer deux citoyens américains vraisemblablement détenus pour des raisons politiques depuis près de deux ans, dont le procès entaché d’irrégularités doit reprendre le 11 mai.

Shane Bauer et Josh Fattal ont été arrêtés le 31 juillet 2009 alors qu’ils faisaient une randonnée près de la frontière entre l’Irak et l’Iran. Les circonstances exactes de leur arrestation restent obscures, mais les autorités iraniennes les ont inculpés d’espionnage et d’entrée illégale sur le territoire.

Une troisième citoyenne américaine arrêtée avec eux, Sarah Shourd, a été libérée en septembre 2010 après le versement d’une caution de 500 000 dollars.

« Les circonstances entourant l’arrestation des randonneurs sont contestées et la justice iranienne a systématiquement bafoué les normes internationales d’équité des procès dans cette affaire, notamment en ne permettant pas à ces hommes d’entrer en contact avec leur avocat, leurs proches et les services consulaires comme il se doit, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« L’an dernier, nous avons appelé l’Iran à les libérer et à les laisser quitter le pays s’ils n’étaient pas inculpés d’infractions dûment reconnues par la loi et jugés dans le cadre d’un procès équitable. Ces mesures n’ont de toute évidence pas été prises, ce qui donne à penser que l’Iran les détient pour des motifs politiques et n’a aucune intention de leur accorder un procès équitable. »

Selon un témoignage relaté par le magazine d’actualité américain The Nation, les trois randonneurs se trouvaient en Irak, et non en Iran, au moment de leur arrestation par l’armée iranienne. Les autorités iraniennes affirment qu’ils ont été arrêtés sur le territoire iranien.

Amnesty International estime que l’entrée illégale dans un pays ne doit pas être passible d’une peine d’emprisonnement.

Shane Bauer et Josh Fattal sont détenus à la prison d’Evin, à Téhéran, depuis leur arrestation et n’ont eu droit qu’à une brève visite de leur famille, lorsque leurs mères se sont rendues en Iran en mai 2010. Ils n’ont pas pu entrer suffisamment en contact avec leur avocat et n’ont eu que peu d’entretiens avec les fonctionnaires de l’ambassade suisse, qui représentent les intérêts diplomatiques des États-Unis en Iran.

La famille de Shane Bauer a indiqué qu’il souffrait de problèmes de santé nécessitant un suivi régulier.

Les autorités iraniennes affirment que les trois randonneurs prévoyaient de se livrer à des « actes d’espionnage » en Iran, ce qu’ont nié leurs proches et le gouvernement américain. Elles n’ont pas tenu compte des multiples appels lancés par des acteurs internationaux en faveur de la libération de Shane Bauer et Josh Fattal. Amnesty International a exposé ses préoccupations et demandé leur libération dans une lettre adressée aux autorités iraniennes le 9 mai.

Au cours d’interviews accordées aux médias, le président Mahmoud Ahmadinejad a laissé entendre que les randonneurs étaient détenus pour pouvoir être utilisés comme monnaie d’échange dans les négociations entre l’Iran et les États-Unis.

« La détention de ressortissants étrangers dans le seul but d’obtenir des concessions s’apparente à une prise d’otages, et si c’est le cas dans cette affaire, l’Iran doit immédiatement et sans condition libérer ces hommes et les autoriser à quitter le pays », a ajouté Hassiba Hadj Sahraoui.

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