3 septembre 2010
La journaliste et défenseure des droits humains iranienne qui doit passer en jugement le 4 septembre 2010 pour plusieurs chefs d’inculpation doit être libérée immédiatement et sans condition, a déclaré Amnesty International vendredi 3 septembre.
Shiva Nazar Ahari, qui appartient au Comité des reporters des droits humains (CHRR), une organisation iranienne, est détenue depuis le 20 décembre 2009.
Elle serait inculpée de trois chefs d’accusation formulés en termes vagues, « assemblée et collusion en vue de commettre un crime », « propagande contre l’État » et « mohareb » (inimitié à l’égard de Dieu), en raison de ses articles et de son militantisme.
Aucune charge écrite n’a été officiellement présentée à son avocat.
« Ces charges floues ne font pas référence à une quelconque infraction prévue par la loi. Les autorités iraniennes doivent immédiatement libérer Shiva Nazar Ahari et abandonner toutes les charges reconnues contre elle uniquement parce qu’elle a exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et d’association, a assuré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Ce procès semble davantage témoigner de la volonté des forces de sécurité iraniennes de justifier la poursuite de la répression qui vise la dissidence et les défenseurs des droits humains que d’une véritable procédure visant à rendre justice. »
L’avocat de Shiva Nazar Ahari, Mohammad Sharif, a déclaré à Amnesty International ce 3 septembre 2010 qu’il n’était pas autorisé à contester sa détention prolongée et n’avait pu la voir qu’une seule fois en tête à tête en vue de préparer sa défense.
« Priver Shiva Nazar Ahari d’entretiens réguliers avec son avocat et des visites de sa famille augmente considérablement les risques qu’elle soit exposée à des actes de torture ou à d’autres mauvais traitements. En outre, cela compromet l’intégrité et l’équité de l’ensemble de la procédure », a déploré Philip Luther.
La mère de Shiva Nazar Ahari a affirmé à Amnesty International ce 3 septembre qu’elle redoutait que l’audience du lendemain ne s’avère pas équitable, ajoutant qu’elle espérait bien pouvoir y assister avec son époux, le juge ayant annoncé qu’il s’agirait d’une audience publique.