Iran, Transfert d’Ahmadreza Djalali dans une prison où ont lieu des exécutions

MISE À JOUR DU 2 DÉCEMBRE 2020

D’après nos dernières informations, Ahmadreza Djalali n’a pas été transféré à la prison de Raja’i Shahr. Le Bureau d’exécution des peines a déclaré qu’un « ordre venu de plus haut » était parvenu et que, pour l’instant, son exécution était suspendue pour les « prochains jours ».

Amnesty International s’alarme des dernières informations qu’elle a reçues aujourd’hui d’Iran concernant Ahmadreza Djalali et faisant état d’un ordre qui aurait été donné de le transférer aujourd’hui même à la prison de Raja’i Shahr, à Karaj, afin qu’il y soit exécuté. L’avocat d’Ahmadreza Djalali a par ailleurs été informé que ce dernier serait autorisé à recevoir une dernière visite de sa famille avant son exécution.

« Après la mise à l’isolement de la semaine dernière, ce transfert pourrait constituer un pas de plus vers l’exécution d’Ahmadreza Djalali, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Nous exhortons les autorités belges, européennes et internationales à prendre contact immédiatement avec leurs homologues iraniennes afin de plaider pour l’annulation de la peine de mort et la libération d’Ahmadreza Djalali. »

AGIR ? Interpellez par email la représentation de l’Iran à l’ONU : mission.iran@ties.itu.int et secretariat@iranembassy.be demandez à ce que Ahmadreza Djalali ne soit pas exécuté et qu’il soit libéré immédiatement. Vous pouvez aussi copier/coller le modèle de lettre de cette action urgente en cliquant ICI

Mardi dernier, le médecin irano-suédois a en effet été placé à l’isolement à la prison d’Evin, à Téhéran. Il a ensuite reçu un message l’informant qu’il serait bientôt exécuté, suite à quoi il a appelé son épouse par téléphone pour lui faire ses adieux. Par ailleurs, les exécutions n’ont généralement pas lieu dans la prison d’Evin, mais dans d’autres centres de détention géographiquement proches, comme celui de Karaj.

« Tous les contacts avec nos partenaires flamands, belges, européens et internationaux, y compris le prochain gouvernement américain, ont été activés. Il leur appartient maintenant de s’exprimer de manière forte. Le sort d’Ahmadreza est entre leurs mains. En ce qui nous concerne, nous avons vraiment fait tout ce qui était en notre pouvoir pour lui sauver la vie. L’Iran doit entendre de la part du monde entier que l’exécution d’Ahmadreza est inacceptable », indique Caroline Pauwels, rectrice de la VUB, université où le professeur Djalali était enseignant invité.

Complément d’information

Ahmadreza Djalali est spécialisé dans la médecine de catastrophe. Il a été arrêté et accusé d’espionnage en 2016, lors d’un voyage à titre professionnel en Iran. Pendant les dix premiers jours suivant son arrestation, personne ne savait où il était détenu. Fin octobre 2017, il a été condamné à mort à l’issue d’un procès manifestement inéquitable. Des « aveux » lui ont été extorqués sous la torture psychologique et il a passé les trois premiers mois de sa détention en isolement. Son avocat n’a été autorisé à lui rendre visite que sept mois après son arrestation.

Une pétition lancée par Amnesty International, exhortant les autorités iraniennes à annuler la condamnation à mort du Dr Djalali et à le libérer immédiatement et sans condition, a récolté plus de 125 000 signatures en Belgique.

L’Iran est le deuxième pays au monde après la Chine en ce qui concerne le nombre d’exécutions. En 2019, l’Iran a procédé à la mise à mort d’au moins 251 personnes. Le pays organise également des exécutions publiques et pratique la peine capitale sur des mineurs délinquants.

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