Communiqué de presse

Israël. Amnesty International demande aux autorités de libérer un universitaire palestinien

Amnesty International a exhorté jeudi 25 avril les autorités israéliennes à libérer un militant palestinien détenu depuis deux ans sans inculpation, et dont la détention administrative a été prolongée pour la sixième fois sans justification.

Ahmed Qatamesh, un universitaire âgé de 63 ans, a appris mercredi qu’il serait maintenu en détention pendant au moins quatre mois encore à compter du 29 avril. Pour Amnesty International, la détention de cet homme est destinée à décourager les activités politiques d’autres militants de gauche palestiniens.

« Ahmed Qatamesh est un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exprimé ses convictions politiques de manière non violente », a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Le maintien prolongé en détention de cet homme est arbitraire , il faut qu’il soit libéré immédiatement et sans condition. »

Ahmed Qatamesh est l’un des quelque 160 Palestiniens actuellement détenus par les autorités d’Israël en vertu d’ordres de détention administrative.

Ces mesures permettent de détenir des personnes pour une durée illimitée sur la base de preuves tenues secrètes, que les procureurs militaires ne dévoilent pas à la personne détenue ni à son avocat. Les détenus se voient ainsi refuser le droit fondamental de se défendre.

« La nature cruelle de la détention administrative signifie que les détenus et leurs familles vivent dans un état constant d’incertitude. Souvent, lorsqu’un ordre arrive à échéance, l’arrivée d’un nouvel ordre de détention anéantit leurs espoirs », a ajouté Ann Harrison.

L’épouse d’Ahmed Qatamesh (membre du bureau de l’ONG locale Addameer) a déclaré à Amnesty International qu’il aurait été « plus facile » pour la famille que son époux ait été condamné à trois années d’emprisonnement.

Ahmed Qatamesh est un universitaire et écrivain qui a appelé à la création d’un État unique comme solution au conflit israélo-palestinien.

Il n’y a aucune raison apparente de le détenir et, depuis son arrestation, il n’a pas été inculpé ni jugé.

Son calvaire a commencé le 21 avril 2011, lorsqu’il a été arrêté chez son frère, à Ramallah, par les forces de sécurité israéliennes.

Sa fille affirme que les agents avaient braqué une arme sur elle et lui avaient ordonné de téléphoner à son père.

Depuis, il n’a été interrogé que pendant 10 minutes, par l’Agence israélienne de sécurité (AIS).

L’AIS affirme qu’il est un membre de l’aile politique du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) et constitue une menace pour la sécurité.
Ahmad Qatamesh affirme qu’il n’a pas été mêlé au FPLP depuis 14 ans, même si, dans les années 1990, il le soutenait intellectuellement et politiquement.

Il avait dit en juin 2011 : « Je suis maintenant en état d’arrestation et j’ignore pourquoi. »

Les Palestiniens de la Cisjordanie occupée rencontrent d’énormes obstacles lorsqu’ils cherchent à obtenir un permis pour visiter des parents en détention, alors que la Convention de Genève prévoit que les personnes subissant une occupation doivent être détenues dans le territoire occupé.
L’épouse d’Ahmed Qatamesh indique que ce dernier souffre de divers maux non diagnostiqués provoquant des nausées et autres malaises – Les autorités pénitentiaires ont refusé sa demande de voir un médecin indépendant.

« L’organisation demande au gouvernement israélien de cesser de recourir à la détention administrative et de libérer toutes les personnes soumises à cette forme de détention, à moins qu’elles ne soient dans les meilleurs délais inculpées d’infractions pénales prévues par la loi et jugées conformément aux normes internationales d’équité », a déclaré Ann Harrison.

Ahmed Qatamesh a été détenu sans inculpation pendant plus de cinq ans dans les années 1990. Après sa libération, il avait raconté son expérience, y compris les actes de torture et les mauvais traitements qu’il déclare avoir subis, dans un livre intitulé I Shall Not Wear Your Tarboosh.

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