ISRAËL ET TERRITOIRES OCCUPÉS : Israël doit faciliter, non empêcher, les actions de secours en faveur de la population occupée

Index AI : MDE 15/036/2004

Vendredi 2 avril 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a exprimé ce vendredi 2 avril 2004 sa profonde inquiétude pour la santé et le bien-être de quelque 600 000 réfugiés de la bande de Gaza et appelé Israël à lever immédiatement les restrictions illégales et disproportionnées à la liberté de circulation qui entravent les efforts de secours des organisations humanitaires.

Le jeudi 1er avril, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a annoncé avoir arrêté la distribution de l’aide alimentaire d’urgence aux réfugiés après la mise en place, par les autorités israéliennes, de restrictions à l’accès de l’unique point de passage commercial permettant à l’UNRWA d’apporter une assistance humanitaire.

« En tant que puissance occupante, Israël doit prendre des mesures immédiates pour se mettre en conformité avec le droit international et veiller à ce que les besoins fondamentaux de la population palestinienne, notamment l’accès à la nourriture, soient satisfaits, a déclaré Amnesty International.

« Israël a, de façon constante, omis de remplir ces obligations pendant des décennies, laissant à la communauté internationale la charge de fournir nourriture, soins médicaux, éducation et abri aux Palestiniens vivant sous occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. »

Au cours des trois dernières années, la possibilité pour les Palestiniens de travailler et de gagner leur vie a été réduite de façon draconienne par des restrictions à la liberté de circulation d’une sévérité sans précédent, imposées par Israël à l’intérieur des Territoires occupés. Ceci a provoqué une augmentation très importante du chômage et de la pauvreté. Selon la Banque mondiale et les agences des Nations unies, deux foyers sur trois dans la bande de Gaza vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté. La malnutrition chronique s’étend, particulièrement chez les enfants.

Bien que les restrictions à la liberté de mouvement affectent surtout les Palestiniens, les employés des organisations humanitaires et de défense des droits humains se retrouvent fréquemment dans l’impossibilité d’assumer leur tâche du fait des restrictions à la liberté de circulation qui leur sont imposées par les autorités israéliennes. Au cours de la dernière semaine de mars, les agences des Nations unies dans les Territoires occupés ont protesté contre les restrictions de plus en plus importantes qui leur sont imposées et qui affectent leur liberté de mouvement et leurs activités.

Complément d’information

Selon le droit international, il incombe à Israël, en tant que Puissance occupante de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux, d’assurer et de maintenir les services médicaux, ainsi que la santé et l’hygiène publiques dans le territoire occupé et de veiller à ce que le personnel médical de toutes catégories soit autorisé à accomplir sa mission.

Les articles 55, 56 et 59 de la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre (Quatrième Convention de Genève) stipulent qu’Israël acceptera les actions de secours faites en faveur de la population occupée et les facilitera dans toute la mesure de ses moyens. L’article 60 précise que les envois de secours ne dégageront en rien la Puissance occupante des responsabilités que lui imposent les articles mentionnés plus haut.

L’armée israélienne a limité de façon très sévère la circulation des personnes et des biens en provenance et à destination de la bande de Gaza. Seuls certains employés sélectionnés des organisations internationales et intergouvernementales humanitaires et de défense des droits humains ont une autorisation de passage. Les Palestiniens de la bande de Gaza ne peuvent entrer en Israël que pour des occasions exceptionnelles et les marchandises sont soumises à des restrictions et des contrôles de sécurité très stricts et très longs.

Les restrictions ont été renforcées après un double attentat suicide perpétré par des Palestiniens dans le port israélien d’Ashdod le 14 mars, au cours duquel dix civils israéliens ont été tués. C’était la première fois depuis le début de l’Intifada en septembre 2000 que des Palestiniens de la bande de Gaza perpétraient une attaque à l’intérieur d’Israël. Les attaquants auraient pénétré en Israël depuis la bande de Gaza, cachés dans un container.

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