Italie. Un verdict longuement attendu

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Amnesty International salue la décision des magistrats italiens, qui ont jugé des individus responsables des brutalités survenues au centre de détention de Bolzaneto, à Gênes (Italie).


« C’est une première étape positive pour le respect de l’obligation de rendre des comptes au sujet des violations des droits humains commises pendant le sommet du G8, à Gênes. Cela étant, il reste encore beaucoup à faire pour que toute la vérité soit connue et que les responsables répondent entièrement de leurs actes,
a déclaré Amnesty International.

Le 14 juillet 2008, 15 personnes ont été jugées coupables, entre autres, d’abus de pouvoir et de mauvais traitements sur des manifestants détenus au centre de détention de Bolzaneto, au cours du sommet du G8 de Gênes, en juillet 2001. Les condamnations, prononcées par un tribunal italien, vont de cinq mois à cinq années d’emprisonnement. Parmi les condamnés, on compte des agents de police, des gardiens de prison et des médecins. Ces personnes devraient normalement faire appel. Il est peu probable que les condamnés purgent réellement une peine d’emprisonnement, car le délai de prescription concernant leur responsabilité pénale aura expiré lorsque la procédure d’appel sera terminée. Trente autres accusés ont été reconnus non coupables des faits reprochés, notamment des agressions physiques.

Amnesty International juge préoccupant que la torture ne soit toujours pas érigée en crime dans le code pénal italien. En conséquence, personne ne pourra être poursuivi pour torture dans le cadre de cette affaire, même si les mauvais traitements infligés aux manifestants pouvaient s’apparenter à des tortures.

Depuis les événements survenus à Gênes en 2001, Amnesty International a eu connaissance de divers cas de mauvais traitements et de recours excessif à la force de la part de responsables de l’application des lois en Italie. À plusieurs reprises, l’organisation et divers organismes des Nations unies, notamment le Comité contre la torture, ont appelé le gouvernement italien à mettre en place des mécanismes efficaces permettant de garantir l’obligation de rendre des comptes en cas d’allégations de violations des droits humains imputables à des agents chargés de l’application des lois.


« En matière de violations des droits humains commises par des agents de l’État, y compris par les responsables de l’application des lois, l’obligation de rendre des comptes doit être la norme. Les autorités italiennes doivent mettre en œuvre les recommandations des organisations et organismes internationaux concernés, afin d’éviter que de tels événements ne se reproduisent
, a indiqué Amnesty International.

Complément d’information

Les 20 et 22 juillet 2001, la ville de Gênes a accueilli le sommet du G8. D’après les estimations, plus de 200 000 personnes avaient participé à des manifestations antimondialisation dans les rues de la ville. À la fin du sommet, l’un des manifestants, Carlo Giuliani, a été abattu, et plusieurs centaines de personnes ont été blessées lors d’affrontements avec les forces de police.
FIN/

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