En réaction à l’annonce selon laquelle un tribunal d’Oman a ordonné la fermeture définitive du quotidien Azamn (al Zaman), qui avait publié des articles dénonçant la corruption présumée au sein de la magistrature, et l’incarcération de trois de ses journalistes [le rédacteur en chef Ibrahim al Mamari, son adjoint Yousef al Haj et le journaliste Zaher al Abri], Drewery Dyke, chercheur sur Oman au sein du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International, a déclaré :
« Ces journalistes sont sanctionnés pour avoir fait leur travail légitime, et leur condamnation fait tristement écho à la situation de la liberté d’expression à Oman. Nous assistons à une escalade dangereuse de la part des autorités pour museler le journalisme indépendant. Avec ces condamnations, les autorités d’Oman adressent un message limpide, à savoir qu’elles ne toléreront pas que la conduite de l’État fasse l’objet d’investigations, pas plus que les critiques qui pourraient en découler.
« Or, elles devraient s’efforcer de garantir que les journalistes puissent travailler librement, sans craindre de représailles ni de harcèlement, au lieu de les incarcérer pour des accusations forgées de toutes pièces ou de bâillonner des voix indépendantes dans les médias. Ces journalistes n’auraient jamais dû être arrêtés et nous demandons leur libération immédiate et sans condition, ainsi que l’abandon des charges retenues contre eux. »