Le centre d’hébergement familial du sud du Texas, à Dilley, au Texas, est actuellement le plus grand centre de détention pour migrants aux États-Unis et accueille des centaines de familles. Sa capacité s’élève aujourd’hui à 2 400 lits. Mario, sept ans, est l’un des enfants qui se trouve toujours enfermé à Dilley, après avoir été séparé de sa mère, Andrea, pendant 73 jours, parce que la famille cherchait à se mettre en sécurité. Ils ont quitté le Guatemala après avoir été pris pour cibles pendant des années parce qu’ils appartiennent au groupe indigène maya des Q’eqchi.
« La Journée mondiale de l’enfance devrait être une journée pendant laquelle chaque enfant peut faire valoir ses droits. Tous méritent d’être en sécurité et protégés, de vivre avec leurs parents et leurs familles, et de faire entendre leurs voix. Et pourtant, en cette Journée mondiale de l’enfance 2018, des enfants sont enfermés derrière des barreaux aux États-Unis avec leurs familles, pour une durée indéfinie, effrayés face à ce qui va se passer ensuite pour eux, a déclaré Margaret Huang, directrice d’Amnesty International États-Unis.
« Ce que fait le gouvernement américain est odieux. Il pourrait libérer ces familles pendant qu’elles attendent la réponse à leurs demandes d’asile, mais il choisit d’enfermer des enfants avec leurs parents, uniquement parce qu’ils exercent leurs droits humains et demandent l’asile.
« Les États-Unis ne protègent pas les droits des enfants, refusant de faire ce qui est le mieux pour eux dans le cadre de la mise en œuvre de leur politique cruelle empreinte de haine et de diabolisation. »
Complément d’information
La Journée mondiale de l’enfance correspond au jour où l’Assemblée générale des Nations unies a adopté en 1959 la Déclaration des droits de l’enfant. C’est également ce jour-là qu’en 1989, elle a adopté la Convention relative aux droits de l’enfant, qui garantit les droits des enfants partout dans le monde.
Amnesty International, en partenariat avec l’American Immigration Council, l’American Immigration Lawyers Association et le Dilley Pro Bono Project, engage l’ICE (Service de contrôle de l’immigration et des douanes) à libérer les dizaines de familles qui se trouvent en détention prolongée à Dilley.
La plupart des familles détenues dans ce centre sont originaires du « Triangle du Nord », en Amérique centrale, région qui englobe le Salvador, le Guatemala et le Honduras. Il est largement reconnu que le Triangle du Nord présente des niveaux extrêmes de violence et d’insécurité, une situation sur laquelle Amnesty International a recueilli de nombreuses informations.
Le 26 octobre, Margaret Huang, directrice d’Amnesty International États-Unis, s’est rendue dans un camp pour mineurs non accompagnés à Tornillo, au Texas, qui héberge actuellement plus de 1 100 enfants.