En réaction à la décision rendue vendredi 26 mai 2017 par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, selon laquelle l’État kenyan a violé les droits du peuple autochtone ogiek en l’expulsant de ses terres, Muthoni Wanyeki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International, a déclaré :
« Le jugement du 26 mai 2017 représente une victoire historique pour les Ogieks et un espoir pour tous les autres peuples autochtones.
« La Cour a non seulement affirmé que les Ogieks avaient le droit de vivre librement sur leurs terres ancestrales mais aussi prouvé que la justice régionale fonctionnait.
« Cependant, une telle décision ne vaut que si elle est respectée. Il faut désormais que l’État kenyan l’applique et laisse les Ogieks vivre librement sur leurs terres ancestrales. »
Les Ogieks, installés pour la plupart dans la forêt Mau et dans les forêts du mont Elgon, sont des chasseurs-cueilleurs. Ils ont mené un combat de longue haleine devant les tribunaux kenyans puis la Cour africaine afin de pouvoir vivre sur les terres de leurs ancêtres. L’État les a régulièrement expulsés de force sous prétexte de protéger l’environnement mais la Cour lui a donné tort.
Le Programme de développement du peuple ogiek, Minority Rights Group et le Centre pour le développement des droits des minorités (CEMIRIDE) avaient, en premier lieu, porté l’affaire à la connaissance de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, qui a saisi elle-même la Cour en 2012.