L’Égypte continue de réprimer les médias

Publication

31 janvier 2011

Amnesty International condamne la répression que continue d’exercer le gouvernement égyptien contre la liberté d’expression, alors que six journalistes d’Al Jazira ont été brièvement détenus par l’armée et que leur bureau du Caire a été fermé, compromettant ainsi la couverture des manifestations massives qui se déroulent dans tout le pays.

Al Jazira English a déclaré que les six journalistes ont été arrêtés à un poste de contrôle de l’armée devant l’hôtel Hilton au Caire lundi 31 janvier. Ils n’ont été que brièvement détenus, mais leurs caméras et d’autres équipements ont été confisqués.

Dimanche 30 janvier, le bureau du Caire de la chaîne de télévision Al Jazira a été officiellement fermé sur ordre du ministère égyptien de l’Information, a révélé Al Jazira.

« En prenant cette mesure contre Al Jazira, le gouvernement tente d’empêcher les médias de couvrir les manifestations qui se poursuivent dans les rues et d’entraver la libre circulation des informations, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Les autorités cherchent clairement à intimider les médias et à empêcher que la vérité sur les atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité ne soit révélée, alors qu’elles s’efforcent de se maintenir au pouvoir, en butte à des manifestations sans précédent et à des revendications de changement profond. »

Des journalistes égyptiens et étrangers ont été agressés, arrêtés et ont vu leur équipement confisqué par les forces de sécurité au cours du mouvement de protestation contre la pauvreté, les violences policières et la corruption.

« Les journalistes doivent être libres de faire leur travail et les services Internet doivent être rétablis, a assuré Malcolm Smart.


« Il ne faut pas laisser le gouvernement interdire aux médias de couvrir les événements qui secouent le pays, et ses amis et alliés à l’étranger doivent lui adresser ce message sans ambiguïté. »

En diverses occasions, les chercheurs d’Amnesty International ont également constaté que les forces de sécurité ont confisqué les caméras vidéos de plusieurs personnes dans les rues du Caire lundi 31 janvier.

La plupart des services Internet du pays sont suspendus depuis vendredi 28 janvier.

« Les téléphones portables et les sites de réseau social ont grandement contribué à faire descendre la population dans les rues et à organiser des manifestations. En outre, les manifestants se servent de leurs portables pour prendre des photos et divulguer la réalité des violences et des tortures policières. C’est pourquoi les autorités égyptiennes tiennent tant à les bloquer, a conclu Malcolm Smart.

« Elles veulent empêcher la vérité d’émerger. Il faut faire en sorte qu’elles n’y parviennent pas. »

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