La Syrie procède à des arrestations dans le cadre de sa répression contre les manifestations

COMMUNIQUE DE PRESSE

16 mars 2011

Amnesty International condamne la répression menée par les autorités syriennes contre les manifestations dans le pays, alors qu’un vent de contestation continue de souffler sur la région Afrique du Nord et Moyen-Orient.

Mercredi 16 mars, une petite manifestation s’est tenue devant le ministère de l’Intérieur pour présenter une pétition en faveur de la libération des prisonniers politiques, à l’initiative des proches des détenus. Peu après, le groupe a été violemment dispersé par des membres des forces de sécurité en civil brandissant des matraques.

Selon des témoins, au moins 30 personnes ont été interpellées et conduites dans des lieux inconnus.

Plusieurs personnes ont également été arrêtées la veille après avoir manifesté sans violence à Damas et Alep pour réclamer davantage de liberté. Au moins deux d’entre elles auraient été relâchées.

« Comme beaucoup de prisonniers politiques dont ils réclamaient la libération, les manifestants semblent avoir été placés en détention uniquement pour avoir exprimé de manière pacifique leurs opinions, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Les autorités syriennes doivent immédiatement libérer toutes les personnes arrêtées ces deux derniers jours uniquement parce qu’elles prenaient part à des rassemblements pacifiques et mettre un terme à ces attaques contre la liberté d’expression et de réunion. »

Selon des témoins, des enfants, des personnes âgées et des femmes ont eux aussi été frappés lors des manifestations du 16 mars. Ceux qui tentaient de s’enfuir auraient été pris en chasse et arrêtés.

Les forces de sécurité ont interpellé des proches des prisonniers d’opinion Kamal al Labwani, Raghda Hassan, Tareq al Ghorani et Meshal al Tammo.

On croit savoir que les défenseurs des droits humains Mazen Darwich, Suhair al Atassi et Serene Khouri, les anciens prisonniers d’opinion Nehad Badawiyah, Hassiba Abd al Rahman et Kamal Sheikho, et le philosophe Tayib Tayzini ont également été arrêtés.

Un homme qui se faisait soigner pour une grave blessure à la tête aurait été interpellé dans un hôpital et conduit dans un lieu tenu secret.

« Ces manifestations sont de réels actes de courage dans un pays connu pour ne tolérer aucune dissidence. Les autorités doivent prêter l’oreille à ces appels pacifiques à la réforme », a conclu Philip Luther.

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