Le Yémen doit mettre fin aux attaques meurtrières contre les manifestants

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

9 mars 2011

Index AI : PRE01/123/2011

Les autorités yéménites doivent mettre un terme aux raids nocturnes meurtriers et autres attaques visant les manifestants, a déclaré Amnesty International mercredi 9 mars, après qu’un manifestant a été tué et une centaine blessés dans la capitale Sanaa, tard dans la soirée du mardi 8 mars.
Selon les médias, les forces de sécurité ont utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui campent devant l’université de Sanaa. Ils réclament la fin du régime du président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

« C’est la deuxième fois en trois semaines que des manifestants ont trouvé la mort lors de raids nocturnes effectués par les forces de sécurité dans la capitale, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Les autorités doivent mettre immédiatement un terme à ces tactiques brutales, fort inquiétantes, qui débouchent sur la mort de manifestants. Les citoyens doivent être autorisés à se réunir et à manifester en paix. »

Une trentaine de personnes auraient été tuées au Yémen dans le cadre du mouvement de contestation qui s’est amorcé au début du mois de février. Les manifestants revendiquent une réforme gouvernementale et la fin de la corruption et du chômage.

Les tirs du 8 mars ont fait suite à des informations ayant trait à une émeute qui aurait éclaté à la prison centrale de Sanaa. Les prisonniers réclameraient le renvoi du directeur de l’établissement et la mise en place d’un nouveau gouvernement. Au moins deux détenus ont été tués et 60 personnes blessées.

Le 8 mars également, des manifestations ont eu lieu dans les villes d’Aden, dans le sud du pays, et d’Ataq, au sud-est de Sanaa.

Dans le gouvernorat d’Ibb, au centre du pays, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer des mesures à la suite d’une attaque des partisans du gouvernement ayant pris pour cible un camp de protestataires dimanche 6 mars, qui aurait fait un mort et des dizaines de blessés.

Des soldats yéménites auraient ouvert le feu sur les manifestants dans la ville de Harf Sufyan, dans le nord du pays, le 4 mars. Selon les informations reçues par Amnesty International, les manifestants quittaient le site du rassemblement à bord de voitures lorsque des soldats stationnés à un poste militaire ont ouvert le feu, tuant deux hommes qui circulaient dans le même véhicule et en blessant plusieurs autres. Le ministère yéménite de la Défense a nié les allégations selon lesquelles les militaires avaient ouvert le feu sur les manifestants.

Lors du précédent raid nocturne effectué à Sanaa le 22 février, deux manifestants ont été abattus lorsque les forces de sécurité, secondés par des hommes décrits par les témoins comme des « voyous », ont pris d’assaut un campement de protestataires installé devant l’université.

Le Yémen compte parmi les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui sont le théâtre de soulèvements croissants depuis les protestations massives qui ont ébranlé l’Égypte et la Tunisie.

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