« La décision qui a été prise d’interdire Grindr au Liban représente une mesure extrêmement rétrograde qui porte atteinte aux droits humains de la communauté LGBTI du Liban. Il s’agit non seulement d’une offensive flagrante contre la liberté d’expression, mais aussi d’une mesure visant à conforter et légitimer les opinions homophobes dans le pays, a déclaré Lynn Maalouf, directrice de la recherche sur le Moyen-Orient à Amnesty International.
« Nul ne doit faire l’objet d’une discrimination ou de sanctions en raison de son orientation sexuelle. Au lieu de bloquer les applications utilisées par la communauté gay, les autorités libanaises devraient immédiatement annuler cette interdiction et s’efforcer de mettre fin à la répression exercée contre les personnes LGBTI. »
Complément d’information
Amnesty International a obtenu auprès d’une source officielle au ministère libanais des Télécommunications la confirmation que le ministère a effectivement pris cette décision. En janvier 2019, l’accès à l’application Grindr a été partiellement bloqué sur certains réseaux libanais de données mobiles, apparemment sur ordre de ce ministère.
Au Liban, les personnes LGBTI continuent d’être privées de la liberté d’exercer leurs droits. Le Code pénal libanais, qui réprime pénalement les « relations sexuelles allant à l’encontre des lois naturelles », est utilisé pour poursuivre en justice des personnes LGBTI.
Il y a un peu plus d’un an, les Forces de sécurité intérieure ont également interdit des activités organisées par des militants LGBTI pour célébrer la Journée Internationale contre l’homophobie et la transphobie, en invoquant des préoccupations liées à la sécurité.