« La vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux témoigne des conséquences terribles de l’impunité généralisée qui prévaut en Libye. Tant que les suspects inculpés de crimes de guerre pensent qu’ils peuvent commettre de graves violations sans avoir à en répondre devant la justice, les perspectives quant au rétablissement de l’état de droit en Libye resteront bien sombres. », a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International
« Il incombe désormais au commandant général de l’Armée nationale libyenne, Khalifa Hafter, et aux autorités libyennes de veiller à ce que Mahmoud al Werfalli soit remis à la CPI, afin de faire clairement savoir que ceux qui commettent des crimes de guerre et de graves violations seront déférés à la justice. »
Complément d’information
Le 25 janvier, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux où l’on voit un homme qui serait Mahmoud al Werfalli abattre sommairement 10 hommes. Sur la vidéo, on le voit se tenir devant 10 hommes alignés, vêtus de tenues bleues, les yeux bandés et à genoux, les mains liées derrière le dos.
On le voit ensuite tirer une balle dans la tête de chacun des hommes, puis continuer de faire feu sur leurs cadavres. La vidéo aurait été filmée le 24 janvier à Benghazi, devant la mosquée Baiha Radwan. Ce lieu avait été la cible deux heures auparavant d’un double attentat à la voiture piégée qui, selon les médias libyens, a fait 34 morts et 71 blessés.
Mahmoud al Werfalli est recherché pour crimes de guerre par la CPI, qui a décerné un mandat d’arrêt à son encontre en août 2017.
Cette vidéo est la dernière d’une série de vidéos qui montrent Mahmoud al Werfalli procéder à l’exécution extrajudiciaire de captifs sans défense, non armés, dans le cadre de sept incidents similaires.