Dans une lettre ouverte publiée ce lundi, l’organisation et six autres ONG appellent Novalpina à s’engager sur l’obligation de rendre des comptes pour les atteintes commises au moyen de logiciels espions de NSO Group, qui ont été notamment utilisés contre un membre du personnel d’Amnesty International et vraisemblablement contre Jamal Khashoggi.
« La direction de Novalpina doit répondre à de sérieuses questions sur sa participation à une entreprise devenue l’outil de surveillance favori des gouvernements qui bafouent les droits humains. Ce rachat a lieu alors que des informations ont récemment indiqué que NSO avait payé des agents privés pour intimider physiquement des personnes qui tentaient d’enquêter sur son rôle dans des attaques visant des défenseurs des droits humains – une preuve supplémentaire de la dangerosité de NSO, a déclaré Danna Ingleton, directrice adjointe d’Amnesty Tech.
« Nous appelons Novalpina à confirmer la cessation immédiate de la vente et de la maintenance de produits NSO à des gouvernements accusés d’utiliser la surveillance pour porter atteinte aux droits humains. Elle doit également faire preuve de transparence sur les mesures qu’elle prévoit pour empêcher d’autres violations.
« Cela pourrait constituer une occasion d’amener enfin NSO Group à rendre des comptes. Novalpina doit s’engager à coopérer pleinement avec les enquêtes sur les utilisations abusives des logiciels espions de NSO et veiller à ce que ni NSO Group, ni son précédent actionnaire majoritaire, Francisco Partners, ne soient exonérés de toute responsabilité. »
Les signataires de la lettre sont :
Amnesty International
R3D : Red en Defensa de los Derechos Digitales
Privacy International
Access Now
Human Rights Watch
Reporters sans frontières
Robert L. Bernstein Institute for Human Rights, NYU School of Law, et Global Justice Clinic, NYU School of Law*
*Les publications des centres de formation et instituts de la Faculté de droit de l’Université de New York (NYU School of Law) ne prétendent pas représenter ses éventuels points de vue institutionnels.
Complément d’information
Des recherches ont montré que le logiciel espion Pegasus de NSO Group a été utilisé à travers le monde pour attaquer des personnes de la société civile, dont au moins 24 défenseurs des droits humains, journalistes et parlementaires au Mexique, un membre du personnel d’Amnesty International, les dissidents saoudiens Omar Abdulaziz, Yahya Assiri et Ghanem Al Masarir, le militant des droits humains Ahmed Mansoor (lauréat du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits humains) et probablement Jamal Khashoggi avant sa mort.