Communiqué de presse

Malaisie. Premières arrestations au titre de la nouvelle loi répressive sur la sécurité

Les autorités malaisiennes doivent immédiatement libérer ou inculper officiellement deux Malaisiens arrêtés en vertu d’une nouvelle loi répressive relative à la sécurité, a déclaré Amnesty International.

Le 7 février en début d’après-midi, la police a arrêté Yazid Sufaat et son collègue Mohd Hilmi Hasim dans une cafétéria à Kuala-Lumpur ; ils sont soupçonnés d’avoir prôné des activités terroristes.

À la connaissance d’Amnesty International, il s’agit des premières arrestations au titre de la nouvelle Loi sur les atteintes à la sécurité (mesures spéciales), promulguée en avril 2012.

« Yazid Sufaat et Mohd Hilmi Hasim sont détenus de manière arbitraire au titre d’une loi présentant de graves lacunes et ne respectant pas les normes internationales relatives aux droits humains », a estimé Isabelle Arradon, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

La nouvelle Loi sur les atteintes à la sécurité, qui a remplacé la précédente Loi relative à la sécurité intérieure, bafoue les normes internationales sous plusieurs aspects essentiels : elle permet notamment à la police de placer des suspects au secret pendant 48 heures, ce qui augmente le risque de torture, et de les maintenir en détention pour une durée pouvant atteindre 28 jours sans qu’ils ne soient inculpés ni traduits devant un tribunal.

Jusqu’à présent, la police a refusé de dévoiler où ont été conduits Yazid Sufaat et Mohd Hilmi Hasim. Yazid Sufaat a déjà été détenu sans jugement pendant plus de sept années au titre de la Loi relative à la sécurité intérieure, avant d’être remis en liberté en 2008.

« Les autorités malaisiennes doivent immédiatement révéler où se trouvent Yazid Sufaat et son collègue et leur permettre de consulter un avocat, a fait valoir Isabelle Arradon.

« Cette première arrestation au titre de la Loi sur les atteintes à la sécurité (mesures spéciales) montre que les autorités malaisiennes ne font que remplacer un système oppressif par un autre. Les deux hommes doivent être libérés sur-le-champ, à moins qu’ils ne soient inculpés d’une infraction dûment reconnue par le droit international et traduits en justice.

« Les autorités malaisiennes ne doivent pas transiger sur les droits fondamentaux au nom de la sécurité. Elles doivent sans délai réviser ou abroger le nouveau texte de loi. »

Bien que la Loi relative à la sécurité intérieure ait été abrogée, 23 personnes seraient toujours détenues sans jugement au titre de cette loi en Malaisie.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit