• Au moins 1 600 civils tués par Boko Haram ces quatre derniers mois
• Plus de 3 500 civils tués par Boko Haram en 2015
• Le Nigeria n’a toujours pas enquêté sur les abus commis par les forces armées
• Près de 400 civils et des dizaines de membres des services de sécurité tués par Boko Haram au Cameroun depuis janvier 2014
Malgré la progression des forces armées, les attaques menées par Boko Haram au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger ont fait au moins 1 600 victimes depuis le début du mois juin, ce qui porte le bilan à 3 500 morts au moins pour la seule année 2015, a déclaré Amnesty International alors que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies examine un rapport sur ce conflit établi par le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
« 3 500 morts dans la population civile en moins de 300 jours : le nombre de personnes tuées depuis le début de l’année est totalement choquant », a déclaré Netsanet Belay, directeur de la recherche et du plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International.
« Les gouvernements des pays concernés doivent prendre toutes les mesures légales nécessaires pour assurer la sécurité des civils dans les zones touchées. »
Alors que le Conseil des droits de l’homme aborde aujourd’hui la question des violations et des atteintes aux droits humains commises dans le contexte du conflit, Amnesty International renouvelle son appel en faveur d’une protection adéquate des civils contre les attaques de Boko Haram.
L’organisation demande aussi que des enquêtes exhaustives soient menées sans délai sur les violations graves des droits humains commises par les forces de sécurité. À la suite de la publication d’un rapport d’Amnesty International le 3 juin, le président Buhari s’est engagé à enquêter sur les éléments montrant que les forces militaires nigérianes ont commis de graves violations des droits humains, des crimes de guerre et des actes constituant peut-être des crimes contre l’humanité. Aucune enquête n’a débuté à ce jour.
« Cela fait aujourd’hui presque quatre mois que le président Buhari a promis d’enquêter sur les crimes graves de droit international mis en évidence par Amnesty International dans son rapport », a déclaré Netsanet Belay.
« Des milliers de victimes attendent toujours que justice soit rendue. Le président Buhari et son gouvernement nouvellement nommé doivent prendre de toute urgence des mesures en vue d’enquêter de façon rigoureuse sur tous les crimes de droit international commis par Boko Haram et par les forces de sécurité nigérianes. »
Au Cameroun, pareillement, des crimes de droit international et des violations des droits humains ont été perpétrés, tant par les forces de sécurité nationales que par Boko Haram. Ces crimes n’ont pas fait l’objet d’une enquête appropriée. Amnesty International demande au gouvernement du Cameroun de lancer sans attendre des investigations complètes, indépendantes, impartiales et transparentes sur les crimes de droit international commis par toutes les parties au conflit au Cameroun.
Complément d’information
Amnesty International a établi son analyse à partir d’éléments recueillis auprès de témoins et de victimes, ainsi que dans la presse.
En avril 2015, Amnesty International a publié un rapport intitulé ’Our job is to shoot, slaughter and kill’ : Boko Haram’s reign of terror in north east Nigeria, qui mettait en lumière les graves atteintes aux droits humains commises par Boko Haram. Pour lire ce rapport veuillez cliquer sur le lien :
En juin 2015, Amnesty International a publié un rapport révélant les graves violations des droits humains perpétrées par l’armée nigériane. Intitulé Stars on their shoulders, blood on their hands, le rapport est disponible ici :
Le 16 septembre, Amnesty International a publié un rapport sur les exactions de Boko Haram et les violations des forces nationales de sécurité au Cameroun, Les droits humains en ligne de mire. La lutte contre Boko Haram et ses conséquences. Le rapport est disponible ici :
Le 24 septembre, Amnesty International a présenté une déclaration écrite à l’occasion de la 30e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui se tient du 14 septembre au 2 octobre 2015 à Genève (Suisse). Vous pouvez lire le document ici :
Le 24 septembre, l’organisation a également émis une déclaration publique sur les dernières attaques perpétrées par Boko Haram :