Mexique. Libération de Magdalena García Durán : un nouvel espoir pour tous les détenus d’Atenco ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AMR 41/063/2007 (Public)

Amnesty International se félicite de la libération de Magdalena García Durán le 9 novembre et demande aux autorités locales et fédérales de reconnaître que l’opération policière menée à Atenco en mai 2006 a donné lieu à de nombreuses procédures judiciaires injustes et infondées.

Les 3 et 4 mai 2006, des centaines de personnes avaient été arrêtées en relation avec un mouvement de protestation à San Salvador Atenco et Texcoco. De nombreuses personnes avaient alors été victimes de violations des droits humains, et il s’est avéré que des violences sexuelles avaient été commises contre au moins 26 femmes. Plus de 150 personnes font toujours l’objet d’une procédure judiciaire et 20 sont toujours détenues pour les mêmes chefs d’inculpation que ceux dont Magdalena García Durán faisait l’objet et ce, sur la base de témoignages similaires à ceux qui avaient été retenus contre elle.

« Les violations du droit à un procès équitable dont a fait l’objet Magdalena García Durán sont les mêmes que celles dont continuent d’être victimes les autres personnes arrêtées à San Salvador Atenco et Texcoco », a déclaré Rupert Knox, responsable des recherches sur le Mexique au sein d’Amnesty International.

Amnesty International demande aux autorités de réexaminer immédiatement les dossiers de toutes les personnes encore détenues et de veiller à ce que plus personne ne soit victime des injustices qu’a subies Magdalena García Durán pendant plus d’un an et demi de détention.

Dans la nuit du 9 novembre 2007, les autorités ont libéré Magdalena García Durán du centre pénitentiaire de Molino de las Flores, à Texcoco, dans l’État de Mexico, en application d’une décision judiciaire du 16 octobre 2007. Cette décision concluait à l’absence d’éléments pouvant justifier la détention de Magdalena García Durán et son jugement pour les infractions dont elle avait été accusée : séquestration et attaques de voies de communication.

Magdalena García Durán a été détenue arbitrairement, maltraitée et inculpée sans fondement parce qu’elle se trouvait à San Salvador Atenco le 4 mai 2006. Alors qu’elle et ses proches n’ont cessé de clamer son innocence, elle a été incarcérée plus de dix-huit mois avant de recouvrer la liberté.

« Les autorités mexicaines doivent réparer les dommages que cette longue incarcération arbitraire et violente a infligés à Magdalena García Durán et sa famille, et une enquête doit être menée en vue d’identifier et de sanctionner les responsables de ces agissements », a conclu Rupert Knox.

Complément d’information

Les 3 et 4 mai 2006, près de 3 000 policiers fédéraux, de l’État et de la municipalité ont mené une opération à Texcoco et San Salvador Atenco, dans l’État de Mexico, pour mettre fin à un mouvement de protestation dirigé par l’organisation paysanne Front des peuples pour la défense des terres (FPDT). L’opération policière s’est soldée par l’arrestation de 207 personnes, la mort de deux civils, des dizaines de blessés parmi les manifestants et les policiers et la prise en otages de plusieurs policiers.

La Cour suprême du Mexique est en train de mener une enquête sur ce qui s’est passé.

Amnesty International reconnaît que l’État a le devoir d’assurer l’ordre public et que les personnes responsables des actes de violence commis lors des troubles à Texcoco et San Salvador Atenco les 3 et 4 mai 2006 doivent être jugées, mais elle insiste sur la nécessité que les droits fondamentaux de tous soient respectés tout au long du processus. Les droits fondamentaux de toutes les personnes arrêtées et en instance de jugement doivent être protégés ; il s’agit en particulier du droit à la présomption d’innocence, du droit à être jugé par un tribunal impartial, de l’égalité de traitement entre l’accusation et la défense et du droit à être jugé dans un délai raisonnable.

Pour plus d’informations, voir le document Mexique. Violences contre les femmes et déni de justice dans l’État de Mexico (AMR 41/028/2006) sur : http://web.amnesty.org/library/Index/fraAMR410282006

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