Un militant syrien en exil demande à la communauté internationale de faire pression sur le président el Assad

Les affrontements meurtriers que continue à connaître la Syrie sont devenus si communs que les informations faisant état d’une nouvelle explosion ou attaque des forces de sécurité contre des manifestants finissent rarement en première page des journaux internationaux.

Mais pour Omar Assil, membre de la direction du Mouvement de non violence syrien, qui étudie actuellement au Royaume-Uni, chaque nouvelle flambée de violence signifie qu’un de ses amis ou de ses proches est peut-être en danger.

« Chaque semaine, j’apprends qu’un autre de mes amis a été arrêté. Le mois dernier, le corps de l’un d’entre eux a été remis à sa famille à Homs », a-t-il dit à Amnesty International.

« Chaque semaine, il y a un nouveau bombardement à Damas, et mes parents vivent dans un état de stress et de peur permanent. C’est difficile de me concentrer sur mes études. Je suis très distrait, à cause de ces nouvelles. »

Avant d’arriver au Royaume-Uni en septembre 2011, il a participé à plusieurs manifestations à Damas. Il est toujours parvenu à échapper aux arrestations, mais a été témoin des traitements brutaux infligés par des policiers aux manifestants.

Quand l’Armée syrienne libre a été créée par des hommes ayant quitté l’armée syrienne l’été dernier, en réaction à la répression contre les civils, l’idée que l’opposition doit être armée a commencé à faire son chemin parmi la population syrienne, a déclaré Omar Assil.

« À ce moment-là, nous avons senti qu’il était important de mener un travail de sensibilisation sur la nécessité de garder la révolution pacifique et d’utiliser tous les moyens non violents à notre disposition afin de soutenir nos objectifs. C’est pourquoi nous avons formé le Mouvement de non violence syrien. »

« Notre principal but est d’expliquer au plus grand nombre comment le changement devrait être amené. Nous communiquons avec des personnes se trouvant sur le terrain et leur demandons de quoi elles ont besoin. Nous préparons des cyber-campagnes et des actions de sensibilisation, parfois en Syrie. »

Omar Assil ne peut retourner chez lui de crainte d’être arrêté ou soumis à une interdiction de voyager. Ses parents ne peuvent pas non plus lui rendre visite au Royaume-Uni, de nombreux pays européens limitant le nombre de visas accordés aux ressortissants syriens.

Bien qu’il affirme que de nombreux Syriens ordinaires ont l’impression que le monde extérieur ne les aide pas, ils ne baissent pas les bras. Beaucoup de ses amis ayant été arrêtés descendent à nouveau dans la rue le jour même de leur libération.

« Si personne n’aide les manifestants syriens, cela pourrait se terminer en guerre civile. Mais c’est là un élément de la campagne menée par notre mouvement : ce que nous voulons c’est le changement, pas nous venger », a-t-il expliqué.

« Si la communauté internationale exerçait des pressions plus fortes sur le gouvernement syrien afin de l’inciter à autoriser des journalistes étrangers à entrer dans le pays, cela aiderait. »

« Les manifestants syriens téléchargent des vidéos sur Youtube depuis leur téléphone portable, mais le régime bloque constamment les communications téléphoniques et l’accès à Internet dans les zones où ont lieu les manifestations. »

« Tout ce dont nous avons besoin est un appareil photo qui puisse saisir pour le monde extérieur ce qui se passe dans mon pays. »

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