« Les autorités du Mozambique traitent Amade Abubacar comme un criminel condamné en prolongeant sa détention provisoire sans porter d’accusations légitimes à son encontre, en violation du droit national et du droit international, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional pour l’Afrique australe à Amnesty International.
« Sa détention prolongée, sans même pouvoir recevoir la visite de son épouse et de ses enfants, va à l’encontre du droit pour toute personne accusée d’être présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie.
« Amade Abubacar doit être inculpé d’une infraction pénale reconnue par la loi ou remis en liberté immédiatement. Les autorités du Mozambique doivent lui permettre de faire son travail sans craindre de représailles et soutenir la liberté des médias, au lieu de criminaliser les journalistes. »
Complément d’information
Amade Abubacar est journaliste à la radio locale de Nacedje, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique. Au moment de son arrestation, le 5 janvier, il interviewait des personnes déplacées à l’intérieur du pays qui avaient fui leur domicile en raison de l’intensification d’attaques violentes perpétrées par des membres présumés d’un groupe extrémiste connu sous le nom d’Al Shabab. Ces attaques se sont multipliées depuis le début du mois d’octobre 2017, faisant une centaine de morts et contraignant plusieurs centaines de personnes à s’enfuir de chez elles.
Dans le cadre d’une stratégie visant à empêcher les médias de s’intéresser à ces attaques, les autorités du Mozambique ont arrêté de manière arbitraire des journalistes qui réalisaient des reportages sur ces événements.