Nations unies. L’adoption de la déclaration sur les droits des peuples autochtones n’a été que trop longtemps différée

Déclaration publique

IOR 40/038/2006

Amnesty International a exhorté ce mercredi 1er novembre tous les États membres des Nations unies à adopter la déclaration sur les droits des peuples autochtones. Le projet sera examiné par l’Assemblée générale des Nations unies (Troisième Commission) très prochainement. L’organisation demande plus particulièrement à l’Australie, au Canada, aux États-Unis, à la Nouvelle-Zélande et à la Russie de ne pas s’opposer à ce nouvel instrument important dans le domaine des droits humains, qui a déjà été adopté à une très forte majorité par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies en juin 2006.

La déclaration vient combler un grand vide. Elle porte sur la protection des peuples autochtones contre la discrimination et le génocide. Elle réaffirme leur droit à conserver leurs traditions culturelles et leur reconnaît le droit à l’autodétermination, en leur garantissant en particulier un accès sûr aux terres et aux ressources essentielles à leur survie et à leur bien-être.

L’adoption de la déclaration sur les droits des peuples autochtones par l’Assemblée générale des Nations Unies n’a été que trop longtemps différée. Bien que les organes de suivi des traités des Nations unies aient réaffirmé à maintes reprises la nécessité pour les États de protéger les peuples autochtones, partout dans le monde ceux-ci sont toujours victimes de graves violations des droits humains. Les autochtones font partie des populations les plus marginalisées et les plus vulnérables.

La déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones résulte d’une collaboration sans précédent entre les États et les peuples autochtones eux-mêmes. Le résultat est un texte basé sur les dispositions existantes en matière de protection des droits qui indique en outre aux États comment donner aux peuples autochtones les moyens de jouir de leurs droits, en prenant en compte leurs aspirations distinctes et leurs modes de vie spécifiques.

La déclaration donne un cadre pour réparer les erreurs du passé et construire un partenariat entre les États et les peuples autochtones, sur une base juste qui respecte les droits de tous. L’Assemblée générale doit se saisir de l’occasion qui lui est donnée d’adopter ce texte à la plus grande majorité possible.

Complément d’information

On estime à 370 millions le nombre de personnes appartenant aux « peuples autochtones ». Le texte de la déclaration sur les droits des peuples autochtones a été rédigé par un groupe de travail de l’ancienne Commission des droits de l’homme des Nations unies, avec la participation d’organisations défendant les droits des peuples autochtones. Il a été adopté lors de la première session du nouveau Conseil des droits de l’homme – qui a remplacé l’ancienne Commission des droits de l’homme – en juin de cette année. Sur les 47 membres du Conseil, 30 États ont voté pour, deux contre (le Canada et la Russie), 11 se sont abstenus et quatre n’ont pas participé au scrutin.

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