NATIONS UNIES : Peut-on regarder à la dépense quand il s’agit de prévenir la torture ?

Index AI : IOR 40/037/02

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

New York. À la veille d’un vote décisif, Amnesty International constate avec une vive inquiétude que certains États participant à l’Assemblée générale de l’ONU invoquent des questions de dépenses pour s’opposer à l’adoption d’un nouveau traité dont le but est de prévenir la torture. Le nouveau protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants prévoit un système de visites effectuées dans les lieux de détention par des experts, qui formuleront ensuite des recommandations visant à prévenir la torture.

" Il est extraordinaire qu’une méthode efficace destinée à prévenir la torture se voie opposer des arguments financiers ", a déclaré Renzo Pomi, représentant d’Amnesty International aux Nations unies.

Les États-Unis et le Japon ont critiqué ce nouveau texte international en raison des dépenses qu’il entraîne. Les États-Unis ont demandé que le traité soit financé uniquement par les États parties et non par le budget ordinaire des Nations unies, ce qui constitue la méthode normale de financement des traités internationaux relatifs aux droits humains. Amnesty International est radicalement opposée à cette formule.

" La proposition américaine pourrait dissuader de nombreux pays peu fortunés d’être parties à ce traité. La prévention de la torture ne devrait pas être un privilège des pays riches ", a affirmé Renzo Pomi.

Selon le Rapport 2002 d’Amnesty International, des personnes auraient été torturées ou maltraitées dans 111 pays par les forces de sécurité, la police ou d’autres agents de l’État.

" La torture demeure un phénomène courant dans de très nombreux pays, ce qui est choquant ; il est impératif de prévenir ces pratiques ", a conclu Renzo Pomi.
Amnesty International demande à tous les États participant à l’Assemblée générale des Nations unies de soutenir le nouveau protocole facultatif et d’agir en faveur de son adoption définitive.

Complément d’information
Le protocole facultatif à la Convention contre la torture a pour but d’aider les États à s’acquitter des obligations qui leur incombent en matière de prévention de la torture en établissant un système de visites effectuées par des experts nationaux et internationaux dans les lieux de détention. Ces experts se fonderont sur leurs visites pour formuler des recommandations pratiques visant à la prévention des actes de torture et autres mauvais traitements. Ce traité est en négociation depuis une dizaine d’années ; il a déjà été approuvé par la Commission des droits de l’homme des Nations unies et par le Conseil économique et social. Pour qu’il soit adopté, il est nécessaire que l’Assemblée générale l’approuve de façon définitive.

Amnesty International a passé une bonne partie de ses quarante ans d’existence à œuvrer en faveur des victimes de la torture. Vous trouverez davantage d’informations à ce sujet sur le site http://www.stoptorture.org

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