Nigeria. La police « fait disparaître » quatre personnes à Port Harcourt

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a signalé ce jeudi 16 avril que la police de la région du delta du Niger avait de plus en plus souvent recours à des moyens illégaux et violents - disparitions forcées, actes de torture et exécutions sommaires notamment – pour réprimer activistes et criminels présumés dans la région.

« Nous assistons à ce qui semble être une augmentation inquiétante du recours à la violence extrême de la part de la police dans le delta du Niger – bien que, selon certaines sources, le gouvernement ait affirmé qu’il envisageait d’octroyer une amnistie aux activistes prêts à déposer les armes pour résoudre une partie des graves problèmes qui touchent la région depuis des années », a déclaré Aster van Kregten, chercheuse auprès d’Amnesty International pour le Nigeria.

Le 7 avril, Chiba Ibeku, ancien membre des Deewell, un gang du delta du Niger, a été arrêté par la police et remis à la Brigade d’intervention rapide (Swift Operation Squad, SOS) de Port Harcourt, dans l’État de Rivers, en compagnie de trois autres hommes non armés. Les quatre hommes n’ont pas réapparu.

Amnesty International craint qu’ils n’aient été torturés et tués par la police.

La police de Port Harcourt nie toute connaissance des faits et gestes des quatre hommes.

Le 16 avril, Amnesty International et plusieurs autres organisations internationales et nigérianes ont rendu publique une déclaration faisant part de leur inquiétude pour la sécurité de Chiba Ibeku et des trois hommes.

« Nous appelons la police nigériane à confirmer publiquement l’arrestation et la détention de Chiba Ibeku et des trois autres hommes et à communiquer des informations sur leur sort immédiatement », a déclaré Aster van Kregten.

Selon des informations reçues par Amnesty International, Chiba Ibeku avait, avant son arrestation, remis ses armes à la police, après que l’annonce eut été faite d’une amnistie pour les activistes dans le delta du Niger.

Chiba Ibeku a d’abord été placé en garde à vue au poste de police d’Omoko, où des membres de sa famille l’ont vu pour la dernière fois le matin du mercredi 8 avril 2009. Sa famille a ensuite été informée par des policiers de la SOS qu’il était détenu par leurs services, au centre de détention Old GRA, à Port Harcourt. Ni sa famille ni ses avocats n’ont été autorisés à le rencontrer. Le dimanche 12 avril, des policiers de la SOS ont nié avoir quelque information que ce soit au sujet de Chiba Ibeku.

« Le refus de la police de donner des informations sur le sort de Chiba Ibeku est profondément inquiétant – compte tenu notamment des actes de torture et exécutions sommaires perpétrés dans le passé par la police dans le delta du Niger, a déclaré Aster van Kregten. Cela équivaut à une disparition forcée – méthode habituellement utilisée pour couvrir des atteintes flagrantes aux droits humains, tels que des actes de torture ou un meurtre. »

Voir également : Nigeria : disparitions forcées à Port Harcourt, index AI : AFR44/012/2009.

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