« Le président par intérim Yemi Osinbajo vient de prendre une décision importante qui était attendue depuis longtemps. Le tollé grandissant que suscite la brutalité de la tristement célèbre unité de police qu’est la SARS a enfin capté l’attention des autorités du pays, a déclaré Osai Ojigho, directrice d’Amnesty International Nigeria.
« Il s’agit évidemment d’une nouvelle positive mais il est crucial que toute restructuration de la SARS soit radicale et effective immédiatement. Restructurer la SARS ne suffit pas, il faut que les pouvoirs publics prennent des mesures concrètes pour protéger les Nigérians.
« La réforme que le président par intérim a ordonnée doit mettre un terme aux graves violations des droits humains, comme la torture et les exécutions extrajudiciaires, que des agents de la SARS commettent sur tout le territoire depuis des années. Elle implique notamment de traduire en justice les agents de la SARS ayant commis de telles atrocités.
« Il existe de nombreuses preuves irréfutables et publiques de violations des droits humains perpétrées par la SARS, dont certains cas ont été étayés directement par Amnesty International, et ces éléments doivent désormais alimenter une enquête efficace sur les crimes en question.
« L’équipe spéciale chargée des investigations concernant la SARS doit être indépendante et impartiale. Elle ne pourra accomplir sa mission que si les victimes disposent du temps et de la protection nécessaires pour présenter leur affaire. »
En septembre 2016, un rapport d’Amnesty International a mis en lumière de graves violations commises par la SARS, y compris des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Bien que les autorités nigérianes aient assuré que la SARS serait réformée, comme le rappelait le document, cette unité continuait de perpétrer des atrocités.