En réaction aux informations selon lesquelles Raza Khan, un militant pakistanais en faveur de la paix vivant à Lahore, a été porté disparu, Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités pakistanaises doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent afin de mener immédiatement une enquête sur ce qui est arrivé à Raza Khan.
« Il est rare qu’une semaine s’écoule sans qu’Amnesty International n’apprenne que des personnes manquent à l’appel au Pakistan. Il est probable qu’un grand nombre d’entre elles aient été soumises à une disparition forcée, ce qui constitue un crime au regard du droit international.
« En octobre, quand le Pakistan a été élu au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, il s’est engagé à faire respecter les droits universels de tous. Il n’y a cependant pas eu de nombreuses initiatives dignes de ce nom visant à élucider ces disparitions, et nul n’a jamais eu à rendre de comptes pour ces dernières.
« La disparition présumée de Raza Khan à Lahore survient alors que Sadiq Khan, le maire de Londres, est en visite dans cette ville. Nous espérons que Sadiq Khan exhortera les autorités pakistanaises à établir sans délai où se trouve cet homme et à lui permettre de retourner auprès de sa famille. »
Complément d’information
On est sans nouvelle de Raza Khan, militant en faveur de la paix, depuis qu’il a quitté son bureau dans le quartier de Garden Town, à Lahore, samedi 2 décembre.
Les disparitions forcées ternissent le bilan du Pakistan en matière de droits humains, des centaines, voire des milliers de cas ayant été signalés ces dernières années dans le pays. Les victimes de disparition forcée sont exposées à un risque élevé de torture et d’autres formes de mauvais traitements, et sont même très souvent en danger de mort.
À ce jour, aucune personne soupçonnée de responsabilité pénale dans ces affaires n’a été traduite en justice.
Ces dernières années, les disparitions forcées - jadis limitées aux zones en proie à des troubles dans les provinces du Baloutchistan et de Khyber-Pakhtunkhwa - se sont insinuées partout dans les principaux centres urbains du Pakistan.
La Commission d’enquête pakistanaise sur les disparitions forcées a reçu près de 300 signalements de disparitions forcées présumées d’août à octobre 2017, de loin le chiffre le plus élevé sur une période de trois mois au cours des dernières années. Ces deux derniers mois, Amnesty International a reçu des informations crédibles faisant état d’un nombre alarmant de disparitions forcées d’étudiants et de militants baloutches.