Communiqué de presse

Philippines. Benigno Aquino doit abandonner le plan visant à déployer des milices dans les zones minières

Le gouvernement philippin doit abandonner son plan de déploiement des milices civiles destiné à renforcer la sécurité sur les chantiers miniers de compagnies privées, a déclaré Amnesty International.

Le 12 octobre, le président Benigno S. Aquino III a donné son aval à la proposition de déploiement militaire, après que des membres de la Nouvelle Armée du peuple (NPA), groupe insurgé, ont attaqué des mines dans la province de Surigao del Norte, dans le nord de l’île de Mindanao, et fait trois victimes parmi les agents de sécurité privés.

Amnesty International a rappelé que ces milices, notamment les Unités territoriales de la force armée des citoyens (CAFGU), ont de lourds antécédents en matière d’atteintes aux droits humains aux Philippines. Selon la Commission philippine des droits humains, les CAFGU sont responsables de détentions arbitraires, d’actes de torture et d’assassinats de dirigeants communautaires.

En outre, le recours à ces milices dans des zones minières reculées expose les indigènes à des risques accrus, d’après le rapporteur spécial des Nations unies sur les populations autochtones.

Amnesty International a fait valoir que l’armée ne peut véritablement garantir la discipline au sein des milices et des groupes paramilitaires, pas plus que leur obligation de rendre des comptes, créant un climat qui favorise les violations des droits humains. La décision du président de déployer des milices aggrave ce problème. Certaines CAFGU, appelées les Auxiliaires Civils Armés Spéciaux (SCAA), seront détachées auprès de sociétés privées afin de protéger leurs intérêts.

Les SCAA seront équipés et placés sous commandement de l’armée, mais seront payés par les compagnies minières.

D’après les médias, un premier groupe de 200 SCAA commencera à travailler avec deux sociétés minières, tandis que des unités supplémentaires seront déployées à la demande des autres compagnies.

Certaines CAFGU seront placées sous commandement de l’armée et d’autres sous commandement de la police. D’après un porte-parole de l’armée, les militaires ont déjà entraîné 41 unités de SCAA, comprenant chacune 100 auxiliaires.

Amnesty International a souligné que le gouvernement philippin lui-même serait responsable des atteintes aux droits humains commises par les milices entraînées, équipées et déployées par l’armée, même si elles sont détachées à la sécurité des intérêts privés de sociétés minières.

Celles-ci ne doivent pas négliger le fait qu’elles risquent de se rendre complices en finançant des milices responsables de graves atteintes aux droits humains, a conclu Amnesty International.

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