RDC : La police tire à balles réelles sur des manifestants

Réagissant aux tirs à balles réelles sur des manifestants pacifiques ayant occasionné ce matin des blessures à au moins quatre personnes, et l’arrestation d’une centaine d’autres dans onze villes de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Mobert Senga, chercheur sur la RDC pour Amnesty International, a déclaré :

«  Le recours excessif à la force et les arrestations en masse contre des manifestants pacifiques sont inacceptables. Les autorités congolaises doivent de toute urgence prendre des mesures pour arrêter cette répression acharnée contre toute forme de dissidence. »

« Toutes les personnes, y compris les journalistes, arrêtées dans le cadre de ces manifestations pacifiques doivent immédiatement et sans condition être libérées. Alors que la RDC se trouve dans un processus politique et électoral crucial pour son avenir, les autorités doivent s’abstenir de telles violations répétées du droit de tous les Congolais d’exprimer leurs opinions, même critiques envers le gouvernement, y compris à travers des manifestations pacifiques. »

Complément d’information

Selon les informations recueillies par Amnesty International, ce matin les forces de sécurité congolaises ont fait usage de grenades lacrymogènes et tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques dans six des onze villes concernées. Au moins quatre manifestants ont été blessés dont un grièvement. Une centaine de personnes ont été arrêtées, y compris des journalistes qui couvraient les manifestations.

Les manifestants répondaient à l’appel de plusieurs mouvements et organisations de la société civile du pays. Ils exigeaient la publication d’un calendrier électoral et la tenue des élections d’ici la fin de l’année conformément à un accord politique signé le 31 décembre 2016.

Malgré le caractère pacifique de la manifestation, la police a chargé et dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogène, notamment à Goma, Butembo et Beni au Nord-Kivu, à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, ainsi que dans la capitale Kinshasa. A Bukavu, de nombreux témoins ont rapporté que la police avait tiré à balles réelles sur un groupe de manifestants devant le bureau local de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

La police a aussi arrêté, et aussi agressé dans certains cas des journalistes, confisqué leur matériel, ou exigé à certains d’effacer les images et vidéos des manifestations. La plupart des journalistes ont été relâchés quelques heures plus tard, mais certains n’ont pas reçu leur matériel confisqué.

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