Pour un véritable changement : liste de souhaits « droits humains » pour 2013 Communiqué de presse

Dans le domaine de la défense des droits humains, comme dans la vie, une nouvelle année est synonyme de nouveaux défis et de nouvelles possibilités de changement.

À l’orée de 2013, le personnel, les membres et les partisans d’Amnesty International dans le monde se préparent pour une nouvelle année de campagnes acharnées en faveur des droits humains.

Les campagnes mondiales ont pour but de générer de grands changements en termes de droits humains – obtenir un Traité sur le commerce des armes à l’épreuve des balles, faire avancer le monde vers l’abolition de la peine de mort, et exiger la dignité pour les plus pauvres qui, partout dans le monde, sont touchés de manière disproportionnée par les atteintes aux droits humains.

Parallèlement, Amnesty International espère produire un impact sur les droits fondamentaux dans toute une série de domaines au niveau local et régional dans tous les pays du globe.

Nous avons demandé à plusieurs membres du personnel d’Amnesty International, qui travaillent au Secrétariat international à Londres, quels étaient leurs souhaits pour que 2013 soit empreinte d’évolution positive.

Voici un aperçu de quelques-unes des nombreuses situations qui leur tiennent à cœur.

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« Nous espérons que les gouvernements et les organes de l’ONU mèneront de par le monde des actions vigoureuses en 2013 afin d’assurer la protection des droits humains, pour que chacun puisse jouir de sa dignité et de sa liberté. Il faut en finir avec la condamnation sélective et le silence. »Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

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Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient, a évoqué la Syrie, où la répression brutale menée par l’État contre les manifestations pacifiques de masse a dégénéré en un conflit armée interne entre le gouvernement et les forces de l’opposition qui a embrasé tout le pays – tuant plus de 60 000 hommes, femmes et enfants depuis février 2011, selon l’ONU.

« Nous espérons qu’en 2013 le Conseil de sécurité de l’ONU se départira, le plus tôt possible, de son incapacité alarmante à agir face à la multiplication des violations flagrantes des droits humains, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Syrie. Il doit saisir la Cour pénale internationale de cette terrible situation, et adresser ainsi un message ferme à ceux qui commettent ces crimes, à savoir qu’ils n’échapperont pas à la justice. Parallèlement, tous les pays qui exercent une influence sur les parties au conflit, notamment ceux qui leur fournissent des armes, doivent faire pression pour mettre fin aux attaques si meurtrières menées sans discrimination contre les zones d’habitation civiles et doivent se tenir prêts à empêcher, lorsque les combats cesseront, les représailles sanglantes qui planent telle une lourde menace. »

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Paule Rigaud, directrice adjointe du programme Afrique, nourrit quant à elle l’espoir que les civils soient mieux protégés lors des conflits qui font rage sur le continent :
« Dans les États africains où la guerre menace les civils, comme en République démocratique du Congo ou au Mali, nous aimerions que les forces de sécurité prennent à cœur leur responsabilité de protéger les civils et veillent à ne pas bafouer les droits humains lorsqu’elles affrontent les groupes armés ou les menaces terroristes. Quant aux groupes armés, ils doivent mettre un terme aux attaques ciblant les civils. »

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Javier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnesty International, a tenu les propos suivants à son retour d’une rencontre avec le nouveau président de la République dominicaine fin 2012 :
« Le temps est venu pour la République dominicaine de réformer en profondeur ses forces de police, afin de juguler la flambée d’homicides et d’actes de tortures auxquels elles ne sont pas étrangères. Reconnaissant ce besoin de réforme, le nouveau président doit maintenant afficher la volonté politique requise pour amener des changements concrets pour tous ses concitoyens en 2013. »

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« Nous espérons que l’indignation suscitée au sein de la population par la tentative d’assassinat dont a été victime une jeune écolière au Pakistan et la mort d’une femme victime d’un viol collectif à Delhi se traduira par de véritables changements pour les femmes et les jeunes filles dans toute l’Asie du Sud-Est, qui sont confrontées à une violence omniprésente au quotidien. »Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique.

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« Je souhaite que les États du monde entier veillent à ce que la loi sanctionne efficacement les violences et les discriminations fondées sur le genre, y compris les violences ciblant les femmes en raison de leur religion, de leur origine ethnique, de leur caste ou de tout autre attribut identitaire. La loi doit servir à protéger, et non cibler, les personnes qui exercent leurs droits sans nuire à autrui. Les défenseurs des droits humains, particulièrement ceux qui font campagne en faveur des droits des femmes, des droits sexuels et reproductifs et des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, font souvent l’objet de discrimination, de harcèlement et de violence. Les droits de tous, y compris des défenseurs, doivent être protégés. » Stephanie Schlitt, conseillère en matière de recherche et de prise de position sur les questions de genre.

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« Je souhaite que les législateurs, les juges et les pouvoirs publics prennent des mesures décisives et positives en vue de garantir l’égalité de tous devant la loi et de bannir toute discrimination. Ce serait formidable si des dirigeants africains condamnaient les attaques homophobes et opposaient leur veto aux projets de loi qui malmènent les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Et je souhaite qu’avant la fin de l’année, la Cour suprême des États-Unis ordonne l’annulation de la Loi sur la défense du mariage et affirme l’égalité devant le mariage civil. »Michael Bochenek, directeur du programme Droit et politique.

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« En 2013, nous souhaitons que les pays européens et l’Union européenne (UE) dans son ensemble luttent résolument contre la discrimination en Europe. L’UE et ses États membres doivent véritablement remettre en cause les politiques et pratiques discriminatoires envers les Roms et d’autres minorités en termes d’éducation et de logement. Nous espérons que la Commission européenne relèvera ce défi et fera usage des outils dont elle dispose pour que les États membres respectent les lois européennes contre la discrimination. »Marek Marczyñski, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale.

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« Certains gouvernements continuent de choisir de harceler et d’incarcérer ceux qui dénoncent la répression. Mais pour chaque Pussy Riot ou chaque Liu Xiaobo, j’espère qu’en 2013 nous verrons des milliers de personnes se mobiliser afin que l’injustice éclate au grand jour. » Emily Nevins, directrice du programme des campagnes.

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« Pour 2013, nous appelons les gouvernements à être à la hauteur de l’obligation qui leur incombe et de dispenser à tous éducation et formation aux droits humains – dans le droit fil de la Déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme adoptée il y a un peu plus d’un an. L’un des principaux obstacles à la réalisation de ces droits réside dans l’absence de sensibilisation et de respect. Éduquer aux droits humains signifie donner aux personnes les moyens de jouir de leurs droits, de les exercer, et de respecter et défendre les droits d’autrui, tout en demandant à ceux qui les bafouent et les piétinent de rendre des comptes. Avec le travail de campagne, de sensibilisation et de recherche, l’éducation aux droits humains est une facette essentielle de l’action d’Amnesty International, et de toutes les organisations analogues ; elle sera garante du changement en 2013. »Sneh Aurora, responsable du projet Éducation aux droits humains.

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