« Toute personne fuyant un conflit doit recevoir une protection et de l’aide pour s’installer, et nous saluons le fait que les Ukrainiens et Ukrainiennes seront rapidement protégés. Mais en ne limitant cette assistance essentiellement qu’à la population ukrainienne qui fuit le conflit, le Conseil a également révélé les limites de la solidarité européenne, a déclaré Eve Geddie, directrice du bureau d’Amnesty International pour l’UE.
« La décision de jeudi 3 mars signifie que les Ukrainiens et Ukrainiennes qui cherchent refuge dans l’UE pourront rapidement obtenir un permis de séjour, être en mesure de travailler, et bénéficier d’un logement adapté, et d’un accès à l’aide sociale, à l’assistance médicale et à l’éducation. La décision d’étendre cette protection aux autres personnes qui fuient l’Ukraine revient désormais aux États membres. Nous les exhortons à traiter toute personne fuyant ce conflit avec équité.
« La décision du Conseil est un rappel : l’Europe avait depuis longtemps les outils pour protéger les personnes qui fuient la guerre et pour aider les nouveaux arrivés, et l’approche habituelle de la “forteresse Europe” est un choix éminemment politique. Le fait que cette décision soit prise pour la première fois, mais principalement pour les citoyen·ne·s ukrainiens déplacés, montre bien que l’approche de l’UE est caractérisée par la politique du “deux poids deux mesures” », a déclaré Eve Geddie, directrice du bureau d’Amnesty International pour l’UE.
Complément d’information
La Directive de protection temporaire a été créée en 2001, après le conflit en ex-Yougoslavie, lorsque, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a été confrontée à des déplacements massifs de population en raison d’un conflit en Europe. Elle n’a cependant jamais été activée.
Amnesty International a plusieurs fois demandé son activation, le plus récemment dans le cadre de la réponse de l’UE aux crises en Afghanistan et en l’Ukraine.