Alors que les projecteurs du monde entier se braquent sur la session de négociations sur le changement climatique qui se déroule à Copenhague, il est plus que jamais nécessaire de placer les droits humains à l’ordre du jour.
Parmi les évolutions observées et prévues qu’on peut attribuer au changement climatique, citons la diminution de la surface enneigée, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires aux deux pôles, l’élévation du niveau de la mer, la multiplication des vagues de chaleur et des températures très élevées, l’extension des zones touchées par la sécheresse et le renforcement de l’intensité des cyclones tropicaux.
Il existe un lien intrinsèque entre de telles répercussions sur l’environnement et notre capacité à réaliser toute une série de droits humains. Le refus des États de prendre des mesures efficaces pour ralentir le changement climatique pourrait se traduire par des violations généralisées du droit à la vie, à la santé, à l’eau, à l’alimentation et au logement. De graves pénuries d’eau et la diminution du rendement des cultures dans les régions les plus pauvres du monde, pour ne citer que deux exemples, nuiraient gravement aux droits de millions de personnes.
Les réponses apportées par les États à la menace que représente le changement climatique doivent protéger les droits humains. Les stratégies d’adaptation (pour se préparer aux effets négatifs prévisibles du changement climatique) et de modération (pour ralentir le changement climatique et atténuer ses effets néfastes) doivent s’inscrire résolument dans une analyse des obligations juridiques des États reposant sur les droits humains. Amnesty International estime que les droits et principes suivants doivent faire partie intégrante des efforts mis en oeuvre pour lutter contre le changement climatique :
- La non-discrimination : les effets du changement climatique ne seront pas ressentis de la même manière par les personnes qui sont également exposées aux atteintes aux droits humains selon leurs ressources, leur âge, leur genre, leur origine ethnique, leur handicap éventuel ou d’autres facteurs. Les politiques en matière de changement climatique ne doivent exercer aucune discrimination et doivent protéger les personnes, notamment les plus vulnérables, contre de telles pratiques.
- La liberté d’information : l’accès à l’information est un aspect critique de la question du changement climatique. Les États doivent promouvoir et faciliter la diffusion d’informations sur cette question et sur les mesures prises pour lutter contre ce problème. Il leur incombe de communiquer des informations sur les risques pour l’environnement.
- Le droit à une participation active : les États doivent consulter véritablement les personnes affectées et les impliquer dans le processus de prise de décisions sur des politiques qui auront un impact sur leur vie. Ils doivent veiller à la participation de la société civile, y compris des représentants des groupes vulnérables, à l’élaboration des stratégies d’adaptation et de modération.
- L es droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion : le droit de protester pacifiquement contre l’action ou l’inaction du gouvernement en matière de changement climatique est une garantie essentielle qui doit être respectée et protégée. Les personnes doivent avoir le droit de s’informer et de transmettre des informations et des idées, et ne doivent pas être persécutées ni harcelées pour avoir exercé ces droits humains.
- L’obligation de rendre des comptes et le droit à réparation : lorsque l’action ou le manquement des États en ce qui concerne les répercussions du changement climatique se traduit par des violations des droits humains, les victimes doivent avoir accès à un recours utile.